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AGRITOURISME

Gilles et Marie-Claude Tonnaire, des pionniers de l'agritourisme

Dans le massif du Jura, à proximité de Champagnole, sur les hauteurs du petit village de Lent, à 800 mètres d'altitude, Gilles et Marie-Claude Tonnaire accueillent des touristes dans leurs chalets à la ferme, depuis 1994. Cela fait plus de 30 ans ! Autant dire, des pionniers de l’agritourisme.

Gilles et Marie-Claude Tonnaire, des pionniers de l'agritourisme
Marie-Claude et Gilles Tonnaire accueillent des touristes dans leurs chalets à la ferme, dans le Jura, depuis 1994.

Pour ceux qui ne connaissent pas Gilles Tonnaire, on peut dire qu’il n’a pas les deux pieds dans le même sabot, qu’il n’a pas froid aux yeux, qu’il déborde d’énergie et fait preuve d’un véritable esprit de convivialité. Tout comme Marie-Claude, son épouse. Des qualités indispensables pour mener de front une exploitation agricole de 70 vaches laitières montbéliardes, 50 cochons, quelques ânes et chevaux, avec une activité touristique de sept chalets, tout en continuant à assumer des responsabilités professionnelles.

30 ans d’agritourisme

L’aventure commence en 1986. Après des études universitaires et quelques années de salariat comme hydrogéologue, Gilles, reprend l’exploitation laitière familiale. Mais assez vite, le contact humain lui manque. Se situant sur le passage du Grand huit, un itinéraire équestre et pédestre, il fait ses premières armes dans l’accueil, en hébergeant des cavaliers, randonneurs et vététistes, une nuit ou deux, mais de manière sommaire. « À cette époque, ces clients n’étaient pas très exigeants », se souvient-il. En 1993, le Centre national des jeunes agriculteurs (ex JA) obtient une avancée importante, en permettant au conjoint d’exploitant qui crée une activité de diversification de bénéficier de la dotation jeune agriculteur (DJA) et des prêts bonifiés. Cet acquis syndical va permettre l’installation de son épouse, Marie-Claude, en 1994, et la création de leur premier chalet en bois. Puis très vite, un deuxième chalet sort de terre. Puis trois, puis quatre jusqu’au septième, tous labellisés Bienvenue à la ferme. Aujourd’hui, leur structure touristique, avec 16 chambres, offre une capacité d’accueil de 42 personnes. Le taux d’occupation tourne autour des 34 à 38 semaines par an. « Les chalets à la ferme » reçoivent des touristes de toute la France et de l’étranger.

« Il faut aimer les gens »

« Pour se lancer dans l’agritourisme, il faut aimer les gens, assure Gilles Tonnaire. Il faut avoir envie d’échanger, de partager. » « Il faut surtout être disponible à 100 % », rajoute Marie-Claude. Avec trente ans d’expérience derrière lui, le couple a vu passer des milliers de touristes sur leur ferme. « Nous avons constaté une évolution dans les demandes de nos clients. Au fil des générations, les attentes n’étaient plus les mêmes. Au début, nous avions des touristes qui venaient pour le grand air, la nature, les paysages. Ils venaient à la campagne pour se ressourcer. Puis, les attentes ont changé avec des demandes plus haut de gamme. Nous avons donc suivi, en équipant deux de nos chalets d’un sauna. Aujourd’hui, nous ressentons à nouveau un attrait pour le côté agricole, la ferme, les animaux », explique Gilles Tonnaire. D’ailleurs, pour lui, l’accueil à la ferme est une vraie niche, le mot « ferme », surtout avec des animaux, est un vrai plus pour se démarquer d’un simple gîte.

Pléthore d’activités

Les touristes qui réservent un chalet à la ferme chez les Tonnaire n’ont pas le temps de s’ennuyer. Le couple propose de nombreuses activités : visite et participation aux travaux de la ferme, tour en tracteur ou en quad, concerts, dîner-spectacle… Sans dévoiler ses meilleurs spots, Gilles n’hésite pas à accompagner ses clients pour une cueillette de champignons, leur propose une partie de pêche ou de chasse, programme des idées de sorties et conseille des visites à faire aux alentours. L’accueil à la ferme, « c’est l’occasion de montrer et d’expliquer la réalité d’une exploitation et du métier d’agriculteur, confie Gilles Tonnaire qui, souvent confronté aux a priori et idées reçues de certains touristes, n’hésite pas, si le faut, à remettre les pendules à l’heure et mettre certains face à leurs propres contradictions. « Nous faisons de l’éducation à l’écologie, à la nature, à l’agriculture durable, car beaucoup de fausses idées sont véhiculées par les médias », assure le couple. La promotion de la gastronomie locale et des produits locaux est également au menu des activités proposées. Marie-Claude, fine cuisinière, gère l’activité de repas à la ferme. Pour ses hôtes, elle concocte des spécialités comme le poulet de Bresse au vin jaune et morilles, une fondue à base de bleu de Gex ou de comté, le tout arrosé des meilleurs vins du Jura. Autant d’activités prenantes et chronophages, mais qui ont participé au succès de leur ferme agritouristique, depuis tant d’années. Aujourd’hui, à 70 ans (68 ans pour Marie-Claude), même s’ils ne sont pas encore tout à fait prêts à lâcher les rênes, la question de la reprise se pose. Comme aucun de leurs enfants n’a souhaité leur succéder, il va falloir trouver un repreneur, venu de l’extérieur, capable de reprendre leur structure agro-touristique, bâtie petit à petit, au fil des ans. Gilles Tonnaire est néanmoins confiant, car l’agritourisme est, selon lui, une activité qui offre de nombreuses possibilités et qui a de l’avenir.

Pour en savoir plus, allez sur le site de Bienvenue à la ferme à l’adresse : https://urlr.me/4pwrZ6 - Contact : 03 84 51 83 56

Christine Dézert

 

 

Les chalets