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Pôle agroalimentaire

GMS : « Le rapport de force s'est inversé »

La grande distribution a besoin de produits locaux. Dans ce contexte, la chambre d'agriculture et le Département travaillent à mettre en relation les producteurs et les enseignes. Car la demande explose. Explications de Nathalie Garçon, recrutée par le Département pour développer le Pôle agroalimentaire de l’Isère.
GMS : « Le rapport de force s'est inversé »

Le Pôle agroalimentaire de l'Isère a été lancé il y a quelques mois. Concrètement, qu'est-ce que ça représente aujourd'hui ?

Ce sur quoi je travaille beaucoup, c'est l'approvisionnement en produits locaux des grandes et moyennes surfaces. Mon souci, c'est d'identifier les producteurs qui sont prêts à vendre aux GMS en direct. Il faut savoir que la plupart des enseignes sont aujourd'hui coincées entre les hard-discounteurs de type Lidl et les magasins comme Grand Frais qui proposent une autre qualité de produit. En outre, depuis qu'elles ont mis en place les drive, qui permettent aux clients de commander en ligne de chez eux, le panier moyen a beaucoup diminué : les gens n'achètent pas plus que ce dont ils ont besoin. La GMS est en difficulté avec ça. Voià pourquoi elle cherche à faire revenir la clientèle dans ses rayons. Et pour faire mieux que Grand Frais, elle joue la carte du local. Mon travail, c'est de trouver des producteurs qui veulent bien fournir les magasins les plus proches de chez eux et s'adresser directement au chef de rayon, sans passer par la centrale d'achat.

Mais n'y a-t-il pas un risque, pour le producteur, de se faire manger tout cru ou de se voir répondre qu'il ne fournit pas assez de volume ?

C'était peut-être vrai il y a quelques années, ça ne l'est plus. Le rapport de force s'est inversé. Pourquoi ? Parce que la demande est beaucoup plus forte que l'offre. Tous les magasins veulent du local. Certes, ils vont chercher à négocier, mais... Lire la suite