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Arboriculture

Grêle dévastatrice à Sablons

En quelques minutes, un orage de grêle dense a anéanti la production de fruits d'été à Sablons, en Isère rhôdanienne. Une année de travail a été perdue pour plusieurs agriculteurs locaux.
Grêle dévastatrice à Sablons

Bien que localisé, un phénomène de cette ampleur est rare. La commune de Sablons a été touchée samedi 26 juillet, à 15 heures, par un orage de grêle « intense », rapporte Laurent Nivon, l'un des arboriculteurs de la commune. Les grêlons n'étaient pas forcément gros, mais suffisamment nombreux pour dévaster les productions agricoles, arboricoles notamment, de ce secteur. Alors que les orages ne touchent habituellement que partiellement la commune et donc les parcelles, car elles sont, pour chaque exploitation un peu éparpillées, le phénomène du samedi 26 juillet, a démarré au nord et a suivi le Rhône vers le sud avec une grêle sur toute la largeur de la commune. Peu de parcelles y ont échappé, sauf « au franc bord du fleuve, mais là, il n'y a que du maïs ou des céréales », explique Laurent Nivon.  « Pour ma part, j'étais à une dizaine de jours de la récolte en pomme et poire, avance l'agriculteur. On aurait dû commencer à ramasser le 4 août. Aujourd'hui, dans certaines parcelles, il ne reste plus rien et dans d'autres, le peu qui reste partira à l'industrie, mais cela ne paiera peut-être pas les frais de ramassage. On le fait parce qu'il faut nettoyer les parcelles pour ne pas obérer la récolte de l'année prochaine. »

Les impacts de grêle ne permettent plus une vente sur le marché du frais   Selon l'évolution des fruits, ils pourront être dirigés au mieux vers l'industrie ou la distillation

Abricots et pêches tardives anéantis

Même son de cloche chez un de ses collègues, Didier Serre, pour lequel sur les 22 hectares de vergers et les 35 de maïs, seuls deux (en maïs) ont été épargnés. « J'avais des abricots et des pêches tardives pour occuper le marché en fin de saison, avec moins de concurrence. Ces fruits sont trop abîmés et commencent même à pourrir ( le 1er août, ndlr). C'est irrécupérable. Pour les pommes et les poires, on va attendre quelques jours pour être fixés et voir si une partie peut partir à l'industrie ou en distillerie, mais même dans ce cas, les coûts de récolte seront à peine couverts par la vente, mais encore faut-il en ramasser 200 kilos à l'heure*. C'est beaucoup. » Mais ce que regrette le plus l'exploitant, « ce sont tous les frais engendrés avant la récolte. En pommes, nous avions quasi terminé l'éclaircissage. C'est consommateur de main-d'oeuvre et, en l'occurence, cela n'a servi à rien. »

Les fruits mais également les rameaux ont pu souffrir de la grêle.

Baisse de rendement en maïs

En maïs, même si la production n'est pas à terre, les rendements seront atteints. « Les poupées sont encore là, les grains sont formés, mais le feuillage est très touché, commente Didier Serre. La photosyntèse va être diminuée et la plante moins irriguée par la sève. L'alimentation des épis va en pâtir. On perdra donc des grains. »

Alors les deux hommes, comme leurs autres collègues de la commune, espère une déclaration de catastrophe naturelle permettant de demander une exonération de la TFNB**, des aménagement des cotisations MSA et des reports des annuités d'emprunt. Pour au moins ces deux exploitants, l'année fruitère sera déficitaire. 

 

*En se basant sur un prix de 4 à 5 centimes d'euro par kilo, selon les  rumeurs qui sont colportées dans la filière.

** Taxe sur le foncier non bâti

 

Jean-Marc Emprin