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IBR en Isère : le GDS prône l'éradication

Plus de 85 % des troupeaux français sont sains. Mais la prophylaxie coûte très cher. En augmentant le nombre de cheptels certifiés, les groupements de défense sanitaire espèrent diminuer les coûts pour l'ensemble des éleveurs. D'où la campagne du GDS 38 en faveur de la certification volontaire.
IBR en Isère : le GDS prône l'éradication

L'objectif des groupements de défense sanitaire (GDS) est clair : il faut éradiquer l'IBR. Maladie virale non répertoriée dans la liste des MRC (maladie réputée contagieuse), la rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR) peut paraître bénigne, surtout chez les porteurs sains qui ne développent pas de signes cliniques. Elle n'en a pas moins des répercussions économiques importantes pour les éleveurs, tant en termes de prophylaxie (coût estimé à 38 millions d'euros au niveau national) que de débouchés commerciaux. Inscrite dans le code zoosanitaire de l'Organisation mondiale pour la santé animale (OIE), la maladie peut en effet représenter un frein aux échanges, notamment avec les pays de l'Union considérés comme « zone indemne » ou « à programme d'éradication approuvé », tels que l'Allemagne ou l'Italie. Et la tendance devrait s'accentuer : les professionnels estiment que « dans un avenir proche, de plus en plus de transactions commerciales exigeront d'avoir l'appellation « cheptel indemne d'IBR » pour tous les bovins, en France, comme à l'export ». On parle même d'interdire la vente de bovins positifs pour l'élevage.

Processus d'assainissement

La politique d'éradication prônée par les GDS semble donc tomber sous le sens. Reste qu'elle risque d'avoir des implications sérieuses pour les cheptels fortement contaminés, puisque le « processus d'assainissement » passe par l'élimination des bovins déjà connus positifs. En France, la situation est contrastée selon les départements, les types de production et les pratiques d'élevage. Selon les dernières estimations, le taux de prévalence national se situe entre 10 et 11%. En Isère, on estime qu'il se situe entre 10 et 25%, et que près de 160 exploitations détiennent moins de cinq bovins contaminés. C'est peu. Le problème, c'est que ces quelques-uns coûtent beaucoup à tous. D'où la campagne engagée par le GDS 38 en faveur de la certification volontaire. Pour Marc Rouméas, directeur du GDS, la seule manière de contenir la maladie est de favoriser l'élimination des bovins positifs, vérifier les vaccinations et les rappels de vaccination et bien sûr de ne plus introduire de bovin positif. « Si nous parvenons ensemble à démontrer que plus de 90% des cheptels sont certifiés, annonce le directeur du GDS, notre département pourrait prétendre à devenir une Zone épidémiologique favorable (Zef). Cela se traduirait par une réduction du nombre d'animaux à contrôler chaque année. » Concrètement, au lieu de dépister tous les bovins de plus de 24 mois, il ne faudrait plus en contrôler que 20%. Ce qui représenterait une économie de taille pour le cheptel isérois.

Durcissement du protocole

Autre argument de poids en faveur d'une démarche de certification rapide : le prochain durcissement du protocole d'acquisition de la qualification. Pour les cheptels allaitants, on se dirige vers un abaissement de l'âge des animaux dépistés. Dans les troupeaux laitiers, les animaux hors lactation devront être contrôlés sur le sang. Ces dispositions devraient s'accompagner d'une augmentation du nombre d'analyses... et donc d'un accroissement des coûts importants.

Marianne Boilève

 

Une maladie qui « s'achète »

Un éleveur dont le troupeau est indemne d'IBR doit prendre des précautions pour le rester. Le GDS rappelle que l'IBR est une « maladie qui s'achète », puisque l'infection d'un troupeau sain se produit souvent lors de l'introduction d'un nouvel animal. Il convient donc, lors d'un achat, d'un mélange de troupeaux ou d'une estive, de s'assurer que les animaux qui entrent en contact avec le troupeau possèdent l'une des appellations nationales en IBR (appellation A : « cheptel indemne d'IBR », appellation B : « cheptel contrôlé en IBR »).
En cas d'achat, le transfert de l'animal doit se faire par un transport rapide, sans rupture de charge, dans un véhicule nettoyé et désinfecté. A l'arrivée, comme l'animal introduit peut se trouver en séroconversion, il vaut mieux le garder à l'écart du troupeau jusqu'à ce que les résultats de la prise de sang d'achat soient connus. En cas de recours à un transport « non maîtrisé » entre l'exploitation d'origine et l'exploitation de destination, il est conseillé de réaliser cette prise de sang entre 15 et 30 jours après la livraison de l'animal, et ce en raison des délais de séroconversion de l'IBR.
MB

 

Acquisition de l'appellation : mode d'emploi

En France, la démarche de qualification est volontaire et son acquisition est fonction du type d'atelier (laitier ou allaitant). Le cahier des charges suppose des contrôles périodiques permettant de s'assurer que tous les animaux sont indemnes d'IBR (appellation A) ou que les animaux de moins de 48 mois sont négatifs vis-à-vis de la maladie (appellation B).
En élevage laitier, ces contrôles s'effectuent sur le lait de tank. L'appellation A s'obtient après quatre analyses négatives espacées de six mois. En élevage allaitant, l'analyse se fait sur prise de sang de tous les bovins de plus de 24 mois et sur mélanges de sérums. L'appellation A est accordée après deux analyses négatives successives, espacées de trois à quinze mois. Pour l'appellation B, deux analyses sont nécessaires : une sérologie de mélange sur tous les bovins de plus de 12 mois non connus positifs et une autre sur tous les bovins de plus de 24 mois non connus positifs.
MB