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ALIMENTATION

Il faut simplifier Égalim en restauration collective

Restau’Co, le réseau interprofessionnel de la restauration collective, a organisé son Salon annuel mi-juin à Paris. Un point sur Égalim a été présenté pendant cet événement qui a reçu la visite d’Annie Genevard.

Il faut simplifier Égalim en restauration collective
Égalim fixe un objectif de 50 % pour les achats durables et de qualité, dont 20 % de bio.

Les professionnels de la restauration collective sont en première ligne dans l’application des lois Égalim. Les objectifs fixés par les textes ne sont pas toujours faciles à atteindre. Présidente de restau’Co, Sylvie Dauriat, a fait le point sur l’application des objectifs d’Égalim en restauration collective. Égalim fixe un objectif de 50 % pour les achats durables et de qualité, dont 20 % de bio. « On n’y est pas », a constaté Sylvie Dauriat. Fin 2024, les proportions s’élevaient respectivement à 25 et 12 %. Mais ces chiffres globaux cachent une grande disparité. Si l’on détaille par type d’établissement, les résultats sont très différents. Ainsi, dans l’enseignement, les écoles (primaires) sont à 43 % dont 25 % de bio, les collèges à 30 % dont 17 % de bio, les lycées à 28 % dont 10 % de bio. Pour le reste de la restauration publique, les chiffres sont moins bons : 14 % et 4 % de bio pour les établissements de santé, 17 % et 5 % en bio pour le médico-social (dont les maisons de retraite). Le sénateur Simon Uzenat (PS, Morbihan) préside la commission d’enquête sénatoriale sur les coûts et les modalités effectifs de la commande publique et la mesure de leur effet d’entraînement sur l’économie française. Cette commission doit rendre ses conclusions le 1er juillet.

« Exception alimentaire » 

Le sénateur a toutefois esquissé quelques pistes qui permettraient de faciliter le recours aux produits locaux et de qualité dans la commande publique. « Il y a des marges de manœuvre », a-t-il souligné en citant notamment la possibilité de jouer avec les délais de paiement. Parmi les pistes travaillées par les sénateurs, le seuil de 40 000 euros en deçà duquel on peut s’affranchir de la publicité et de la mise en concurrence préalables pourrait être relevé. Par ailleurs, la directive européenne sur les marchés publics devrait être révisée d’ici à fin 2026. Simon Uzenat s’est prononcé en faveur d’une « exception alimentaire, afin que les marchés publics puissent favoriser les circuits courts ». Car « le local n’est pas comptabilisé dans Égalim », a déploré Sylvie Dauriat. La réforme du label HVE (éligible à Égalim) « va laisser de côté un grand nombre de producteurs de légumes », a-t-elle averti. « Si on continue à complexifier, on va stagner, voire reculer. » « Il y a un devoir d’ambitions pour atteindre les objectifs fixés par la loi », a déclaré Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, venue visiter le Salon. « Il faut veiller à simplifier », a reconnu la ministre. Interpellée sur les actuels obstacles à l’application d’Égalim « s’il y a une prochaine loi, il faudra remettre tout cela sur la table », a conclu Annie Genevard. 

Actuagri