JA planche sur la gouvernance des coops
En vue de leur congrès, Jeunes agriculteurs (JA) avancent des pistes d’amélioration sur la gouvernance des structures coopératives et mutualistes.
« Remettre l’agriculteur au cœur des structures coopératives et mutualistes » : tel est l’intitulé du rapport d’orientation du congrès de Jeunes agriculteurs, qui se tiendra les 3, 4 et 5 juin à Auch (Gers). Un thème inspiré par les revendications des adhérents au cours des manifestations agricoles de fin 2023 et début 2024, a expliqué la corapporteur Stéphanie Lebègue, lors d’une conférence de presse. JA veut apporter des pistes d’amélioration sur la gouvernance, le contrôle et l’expansion « souvent jugée excessive » des structures coopératives et mutualistes, notamment via la multiplication des filiales. Si les détails seront donnés au congrès, de grandes lignes se dessinent. Le syndicat réclame un coup de pouce à la formation des administrateurs avec un cursus personnalisé pour assurer une gouvernance « plus éclairée et responsable ». Appelant à « réinventer la gouvernance des coopératives agricoles », le corapporteur Romain Deleris propose de nouveaux mécanismes fondés sur « une répartition équilibrée des pouvoirs et un contrôle renforcé de la gouvernance des filiales, afin de garantir plus de transparence et de cohérence avec les attentes des agriculteurs ».
Méconnaissance de la MSA
S’agissant du mutualisme, JA alerte sur la méconnaissance du fonctionnement du système de protection sociale des agriculteurs. Le syndicat préconise, notamment, une rationalisation du nombre de délégués à la MSA, afin de leur conférer « de véritables moyens d’action et une représentativité plus efficace ». Concernant le mutualisme économique, Romain Deleris juge essentiel « qu’il s’adapte à des enjeux contemporains comme l’exploitation et le portage du foncier par les coopératives, l’entrée des banques dans le capital des exploitations, ou la gestion des risques climatiques et sanitaires ». Jeunes agriculteurs se livre aussi à l’introspection. Une « refonte de notre offre syndicale est en cours », a déclaré le président, Pierrick Horel. « Il s’agit de remettre en question notre mode de fonctionnement, nos méthodes de travail », a-t-il dit. Les réponses sont programmées pour l’an prochain, au congrès 2026 dans l’Ain. D’ici là, le syndicat invite tous ses adhérents à participer au chantier. « Tout doit être posé sur la table », insiste-t-il. Les récentes élections aux chambres d’agriculture ont bousculé Jeunes agriculteurs. « On est challengé par une nouvelle forme d’engagement syndical, quelque chose de plus radical », explique-t-il en référence aux succès de la Coordination rurale. De plus, « Notre public change avec les non-issus du monde agricole et hors cadre familial qui ont une vision différente. »
