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Syndicalisme

Jeunes agriculteurs sur le qui-vive

Le président de Jeunes agriculteurs, Pierrick Horel et son secrétaire général, Quentin Le Guillous, ont organisé une conférence de presse de rentrée le 11 septembre à Paris. En cette rentrée syndicale, JA reste vigilant sur les nombreux dossiers actuels et à venir.

Jeunes agriculteurs sur le qui-vive
Pierrick Horel et Quentin Le Guillous, respectivement président et secrétaire général de JA, gardent leur cap : "Planifier l'agriculture pour construire notre souveraineté alimentaire".

Dans une actualité nationale et internationale quelque peu perturbée et même chaotique, Jeunes agriculteurs (JA) veut garder le cap sur ses objectifs. C’est d’ailleurs le message principal délivré le 11 septembre lors de la conférence de presse de rentrée du syndicat jeunes, par Pierrick Horel, président et Quentin Le Guillous, secrétaire général. Les deux principaux responsables conservent en ligne de mire le même leitmotiv : « Planifier l’agriculture pour construire notre souveraineté alimentaire ». JA attend beaucoup des conférences sur la souveraineté alimentaire, annoncées en février dernier par la ministre de l’Agriculture démissionnaire, Annie Genevard. Celles-ci permettront aux filières d’élaborer elles-mêmes, avec l’État, un plan de souveraineté alimentaire à dix ans. Même si « le calendrier de ces conférences n’est pas encore connu », a concédé Pierrick Horel, ce dernier affirme que JA est néanmoins prêt à y participer activement. En effet, le syndicat jeunes a, depuis quelques mois, déposé sur la table de la ministre leur projet de planification agricole (lire encadré) qui s’inscrit très bien dans ce cadre. Comme la FNSEA, JA n’est « pas dupe […] sur l’issue ou l’impact de ces conférences sur la souveraineté » qui ne sont pas toujours conclusives. Mais JA y voit « un espace, une voie de passage », a indiqué Pierrick Horel, prêt à « changer de cap et même de capitaine » si ça ne mène à rien.

Rencontrer le Premier ministre au plus vite

Parmi les dossiers que JA suivra de près dans les prochaines semaines, il y a naturellement la composition du gouvernement. Pierrick Horel et son équipe espèrent rencontrer le Premier ministre, Sébastien Lecornu « au plus vite » pour évoquer les décrets d’application de la Loi d’orientation agricole qui se font attendre, le projet de loi de Finances 2026 et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2026. JA souhaite la reconduction de certaines lignes sociales et fiscales comme le dispositif de la provision pour augmentation de la valeur du cheptel (150 € par vache allaitante ou laitière) ou l’introduction d’un allègement fiscal pour le cédant qui transmet son exploitation. « Mais on ne peut pas en dire plus car on ne connaît pas encore les grandes lignes ni le détail de ces deux projets de loi » , ont dit Pierrick Horel et Quentin Le Guillous. En outre, tous deux ont justifié et soutenu le protocole mis en place par les autorités sanitaires et par le ministère de l’Agriculture (abattage et vaccination) face aux cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), sans sous-estimer les dramatiques répercussions pour les éleveurs. « C’est une stratégie certes décriée mais qui porte, malgré tout, ses fruits. En France, la maladie est en passe d’être éradiquée en deux mois. Dans les Balkans, il a fallu plus de deux ans », a-t-il insisté, remerciant les JA des Savoie pour leur implication dans l’accompagnement aux agriculteurs victimes de la DNC. Enfin, JA a annoncé le déménagement de son siège national et historique. Le syndicat va s’établir rue d’Astorg dans le 8e arrondissement de Paris, à quelques centaines de mètres de la rue de la Boétie où il était depuis… 1957, date de sa création.

Christophe Soulard

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La planification agricole des JA

Évolution du climat, nouvelles conditions de production, besoins alimentaires ; nouvelles opportunités économiques. « Plutôt que de laisser chaque exploitation affronter seule ces défis, la planification coordonne les efforts à l’échelle locale et nationale », explique JA. L’idée majeure est l’anticipation et l’adaptation à tous ces facteurs exogènes avec comme objectif de tirer du revenu et le sécuriser dans le temps. Cette planification qui n’a rien à voir avec celle du régime soviétique entre 1917 et 1991, entend être souple et s’appuyer sur les contrats d’avenir qui doivent être débattus lors de conférences de la souveraineté alimentaire.