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Engagement

L'AJT se bouge pour former les jeunes du Trièves au secourisme

Organisé depuis 15 ans par la MSA, l'Appel à projets jeunes récompense des initiatives originales portées par des jeunes de 13 à 22 ans dans les douze territoires des Alpes du Nord. Exemple dans le Trièves, avec un projet de formation aux gestes de premiers secours.
L'AJT se bouge pour former les jeunes du Trièves au secourisme

Lauréats de l'appel à projets Jeunes de la MSA en décembre, trois lycéens du Trièves sont en train de développer des actions de formations aux gestes de premiers secours pour créer un réseau de jeunes capables d'« agir de manière pertinente dans les situations d'urgence ».

Sauver des vies

C'est au cours d'un stage pour obtenir son Brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur (Bafa) que Diane Applanat, qui habite Monestier-du-Percy, a eu l'idée de former les jeunes du Trièves au secourisme. Un de ses copains, Malo Dupuy, lui-même pompier volontaire, la conforte dans son projet. Non que le territoire soit démuni, mais les véhicules de secours mettent parfois du temps à parvenir jusqu'aux victimes. « Nous habitons un territoire très vaste, assez isolé : il faut 40 minutes aux pompiers pour atteindre certains sites, explique Diane. Si les gens sont formés aux premiers secours, ça peut permettre de sauver des vies. C'est pour cela que nous avons pensé à former le plus de jeunes possible pour que ces jeunes puissent à leur tour former d'autres personnes. »

Les deux lycéens contactent Anne Gachet, une agricultrice de leur commune qui se trouve être formatrice en prévention des risques. L'intervenante valide la pertinence de leur projet et leur propose son aide. Son fils, Alexis, en profite pour intégrer la petite équipe. L'association Jeune Trièves (AJT) est créée dans la foulée pour répondre à l'appel à projets Jeunes de la MSA, dont Diane ont eu connaissance via une affiche accrochée dans son lycée, à La Mure. « C'est du travail de se lancer là-dedans, car c'est quand même assez lourd, explique Diane devenue présidente à 18 ans. Ce n'est pas évident de faire ça tout seul. » Heureusement, Anne Gachet les soutient activement.

Trac et stress

Quand vient le moment de présenter le dossier devant le jury de la MSA, en décembre, les trois jeunes sont partagés entre le trac et la conviction que leur projet « tient la route » par sa dimension citoyenne. « Au début, c'était un peu stressant, reconnaît Diane. Mais quand le jury a commencé à prendre des notes et nous poser des questions pour finalement nous féliciter, nous savions que nous allions gagner quelque chose. »

Le jury a en effet été séduit par le côté esssaimage du projet de l'AJT, dans la mesure où cela peut assurer la pérennité d'une action dans le temps. « Nous avons apprécié l'aspect pépinière de ce projet, confirme André Villard, président du comité de territoire Sud Isère. Si l'on regarde les propositions sur quinze ans, ce qui me frappe, c'est qu'aujourd'hui les projets fédèrent des jeunes. Au début, c'était des actions plus perso... » Conquis, le jury a attribué le premier prix aux trois jeunes Triévois. 2 500 euros, qui vont permettre de financer les premières formations d'ici le mois de juin.

Marianne Boilève

Pour aller plus loin : Comment garder les jeunes dans les campagnes ?

 

Appel à projet Jeunes de la MSA : mode d'emploi

Pour être retenus, les projets doivent présenter « une dimension solidaire ou/et reposer sur l'exercice de la citoyenneté des jeunes en tant qu'acteurs de leur vie et de leur territoire ». Le règlement précise que « les projets strictement événementiels » n'ont guère de chance d'être sélectionnés, sauf s'ils sont « sous-tendus par d'autres objectifs ». Rien n'empêche les candidats de soumettre au jury une proposition de pièce de spectacle ou de festival de musique, à condition de démontrer que la manifestion touche un large public et qu'elle peut avoir un impact sur le territoire.
Mobiliser tous les réseaux de communication
Chaque année, la MSA recueille ainsi entre cinq et dix projets de jeunes. « Nous en sommes globalement satisfaits même si cela peut paraitre modeste, indique Nathalie Moore, sous-directrice à l'Action sanitaire et sociale, Territoires et Offre de services de la MSA ALpes du Nord. En effet, quatre de nos cinq lauréats de cette année ne connaissaient pas le dispositif jusque là. » Pour faire populariser son appel à projet, la MSA mobilise tous les réseaux de communication : mairies, points jeunes, MJC, centres sociaux, réseau des délégués MSA, site internet... En 2017, elle envisage d'activer une campagne auprès des radio locales pour amplifier la notoriété du dispositif et donner envie à de nouveaux jeunes porteurs de projet de se manifester.
MB