A l'approche des élections, l'AMI précise les règles à respecter en matière de communication
A l’approche des élections municipales qui devraient avoir lieu en mars 2026, l’Association des maires de l’Isère a organisé une réunion d’information sur les règles à respecter en matière d’informatioon.

« Il faut faire, à l’approche des élections, ce que vous avez fait tout au long de votre mandat. » Tel est le principe « basique » qu’a énoncé et martelé, Daniel Vitte, le président de l’Association des maires de l’Isère (AMI), à l’occasion de la séance d’information organisée le 3 juin à Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs à destination des élus et des collaborateurs d’élus, sur le thème « L’information municipale et communautaire en période préélectorale ».
Comme l’a souligné Michel Veyron, le maire de la commune hôte, « la période préélectorale est toujours particulièrement sensible. Elle exige de nous une posture irréprochable, estime-t-il. La frontière entre information, communication et propagande est souvent fine, parfois mouvante, et elle l’est d’autant plus dans cet environnement actuel où les réseaux sociaux sont devenus puissants. Aussi, nous nous devons d’être extrêmement vigilants sur ce que nous pouvons dire et publier. Nous avons des obligations légales à suivre ».
C’est donc pour guider et accompagner les élus dans la perspective de ces futures élections municipales qui devraient se tenir en mars 2026 (1), que l’AMI a organisé cette rencontre.
Communication neutre
Pour Maître Grégory Mollion, avocat, « quatre principes doivent guider l’action des services communication en période électorale (2) : l’antériorité des actions et leur régularité, l’identité de la forme du support, et surtout la neutralité des propos. Il faut avoir cette précaution en permanence », indique-t-il.
Si actuellement, la communication peut encore être relativement ouverte, un point de bascule aura lieu en septembre prochain. Car dans les six mois précédant le premier jour du mois de l’élection et jusqu’à la date du tour de scrutin où celle-ci est acquise, la commune -ou l’EPCI-, devra veiller à ne pas accentuer sa communication, mais au contraire rester la plus neutre possible et dans le même rythme.
« Plus on s’approchera du scrutin, moins il faudra être volubile. Oui, on informe les citoyens, mais on se garde d’en faire trop. On reste factuel. On parle d’une information objective. En aucun cas, on ne politise et personnalise les sujets dont on parle. Et on ne change pas de modus operandi, que ce soit en termes de nombre d’invités, de visuels, de frais engagés, de nombre de destinataires », insiste Grégory Mollion.
Si la publication du bulletin municipal peut être maintenue, il convient de préférer des mentions du type « la ville » et « le conseil municipal » plutôt que « le maire » ou « la municipalité ». L’idée est de dépersonnaliser le plus possible le contenu du bulletin.
De même, la présence de trop nombreuses photos ou gros plan de l’élu dans un magazine municipal peut être considérée par la jurisprudence comme contraire aux règles du droit électoral. L’équipe sortante ne doit pas non plus bénéficier d’avantages ou des moyens matériels de la commune. Elle finance elle-même sa campagne et garde une trace de ses dépenses (y compris des photocopies).
Evoquant l’usage des réseaux sociaux qui risquent d’être encore plus présents pour cette prochaine élection que pour les précédentes, il enjoint les candidats à éviter les joutes et les surenchères.
S’agissant du bilan du mandat, la législation a évolué pour permettre à l’équipe sortante d’en faire un. Visuellement, il doit être autonome de ce qui est vu dans la communication de la commune. Il convient que le maire candidat utilise une charte graphique propre, des documents ou des photos distincts de ceux de la collectivité et finance ce bilan avec ses propres moyens (ou sur son compte de campagne).
Après la campagne
La campagne s’achevant la veille du scrutin à partir de zéro heure, il ne faut absolument plus rien délivrer. C’est la même chose pour les sondages. « Il est même plutôt opportun d’arrêter un peu avant », prévient encore l’avocat.
Le jour du scrutin, il est interdit de communiquer le résultat de l’élection tant que tous les bureaux de vote ne sont pas fermés et de laisser se tenir des discussions et délibérations d’électeurs au sein des bureaux de vote. Le respect de toutes ces règles avant et pendant les élections permet d’éviter les contestations.
Selon, Grégory Mollion, « le meilleur ami des candidats sera le site du ministère de l’Intérieur. C’est là qu’il conviendra d’aller chercher toutes les informations nécessaires », conclut-il.
Isabelle Brenguier
(1) La date des élections sera fixée par décret au moins trois mois avant le scrutin.
(2) La campagne électorale aura lieu du deuxième lundi avant la date du scrutin jusqu’à la veille du scrutin à minuit puis du lendemain du premier tour à la veille du scrutin à minuit.
Pour être candidat
Lors de la réunion organisée par l’AMI sur les règles à respecter en matière de communication, l’association a aussi rappelé les principes en vigueur pour être candidat.

Pour être candidat, il faut avoir 18 ans, être français ou ressortissant d’un Etat membre de l’Union européenne, être électeur de la commune ou être inscrit personnellement au rôle
des contributions directes au 1er janvier de l’élection.
Dans les communes de plus de 500 habitants, le nombre des ascendants et descendants, frères et sœurs, qui peuvent être simultanément membres du même conseil municipal est limité à deux. Cette disposition ne concerne pas les conjoints.
Une personne physique ne peut pas concéder plus de 4 600 € de dons pour le financement de la campagne d’un ou plusieurs candidats lors des mêmes élections. Les personnes morales quant à elles, en-dehors des partis, ne peuvent pas participer à ce financement de campagne électorale. Il faut toujours garder une traçabilité des dons, des dépenses et des recettes faites durant la campagne.
En 2026, dans toutes les communes, sans la distinction applicable jusqu’alors entre communes de moins de 1 000 habitants et communes de 1 000 habitants et plus, les élections municipales se feront au scrutin de liste paritaire. Une alternance stricte homme-femme, ou inversement, est requise. Le panachage devient interdit dans les petites communes.
Le mandat devrait durer six ans, à moins qu’il ne soit rallongé d’une année à cause d’une potentielle élection présidentielle.
Source : AMI
Elisabeth Gagnaire, nouvelle directrice de l’AMI

Impliquée au sein de l’Association des maires de l’Isère depuis 2006, Elisabeth Gagnaire a d’abord commencé à travailler en tant que chargée des questions juridiques. Depuis 2019, elle est adjointe de direction. A compter du mois de septembre, elle deviendra la nouvelle directrice de l’association.