L’amidonnerie française est fragilisée
En 2024, la filière amidonnière a réalisé un chiffre d’affaires en repli de 21 % par rapport à 2023. A l’export, elle est pénalisée par la parité de l’euro, les taxes Trump et par des pays plus compétitifs, moins contraints réglementairement.
La France est toujours le premier pays européen producteur et exportateur d’amidon. Mais en ayant transformé en 2024 cinq millions de tonnes de matières premières agricoles à 98 % d’origine française (5,2 Mt en 2023), les quatre sociétés leaders (ADM, Cargill, Roquette et Tereos) ont réalisé un chiffre d’affaires de 3,1 milliards d’euros (Md€), en repli de 21 % par rapport à 2023. L’ensemble de leurs débouchés s'est contracté. En 2024, seuls 2,2 Md€ de produits amylacés ont été exportés, dans l’Union européenne (UE) principalement (69 %), soit 0,5 Md€ de moins que l’an passé. « La filière amidonnière est concurrencée sur le marché européen par des importations de produits chinois à bas coût et peu décarbonés », déplore l’Union des syndicats des industries des produits amylacés (Usipa). « Différents accords commerciaux qui contiennent des contingents de produits amidonniers entreront très bientôt en application (Mercosur) ou sont en cours de négociation (Thaïlande) ». Or la réglementation dans ces pays est beaucoup moins contraignante que dans l’UE et surtout en France. Par ailleurs, les États-Unis sont parvenus à imposer à l’UE une taxe de 15 % sur les prix de leurs importations à laquelle s’ajoute le coût de la dévaluation de 15 % de la monnaie américaine. L’ensemble des impôts à la production pénalise bien plus les entreprises françaises que leurs voisines européennes. « Ils équivalent à 3,8 % du PIB français alors qu’ils n’excèdent pas 2 % en moyenne dans toute l’UE », soutient l’Usipa.
Actuagri