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Interp'Aura

L’élevage porcin reste une filière d’avenir

Interp’Aura a donné son assemblée générale à la chambre d’agriculture du Rhône, à La Tour-de-Salvagny, vendredi 27 juin. Un rendez-vous qui a permis un bilan de l’année écoulée, mais également d’échanger autour des perspectives de la filière, deux ans après la fusion des deux interprofessions historiques.  

L’élevage porcin reste une filière d’avenir
Assemblée générale d'Interp’Aura à La Tour-de-Salvagny (Rhône), vendredi 27 juin.

« Vous représentez un pilier du monde agricole régional », a déclaré Olivier Amrane, vice-président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, à l’adresse des éleveurs, soulignant l’importance d’un tel modèle agricole. Face à un contexte national instable, ce dernier estime que l’agriculture fournit des repères solides, reposant sur des valeurs fondamentales : « l’effort et le mérite ». Malgré ses difficultés, l’élevage porcin reste une filière d’avenir.

Un positionnement encourageant 

Le responsable politique, aux côtés du président de la filière régionale Francis Le Bas, éleveur dans l’Allier, a mis en avant les productions régionales, rappelant la place de leader qu’occupe la Région dans certaines filières. « C’est une immense fierté pour nous, avec Interp’Aura, de constater que nous sommes la première région productrice de salaisons sèches, dont le saucisson ». Pour lui, valoriser les élevages porcins locaux, c’est aussi défendre une agriculture à visage humain. « Ce ne sont pas des fonds de pension qui gèrent nos exploitations. Ce sont encore des chefs d’entreprise qui sont à la manœuvre », a-t-il ajouté. Il invite donc à consommer local, pour rejoindre les valeurs écologiques plébiscitées au niveau national, tout en reconnaissant l’engagement environnemental des éleveurs ces dernières années.  

Des incertitudes toujours présentes  

Après trois années éprouvantes, la filière porcine européenne semble retrouver un équilibre, notamment en France où l’offre se stabilise. Mais cette accalmie reste précaire : des inquiétudes subsistent, tant sur le plan sanitaire qu’économique. D’un côté, les perspectives mondiales sont porteuses : la consommation de porc continue de croître, notamment en Asie, en Amérique latine et en Afrique. De l’autre, les défis s’accumulent. Parmi eux, les menaces sanitaires pèsent lourd, notamment vis-à-vis de la peste porcine africaine, encore très active en Europe centrale, qui a provoqué un effondrement des abattages en Allemagne, entraînant dans son sillage le Danemark et les Pays-Bas. À cela s’ajoutent des contraintes réglementaires de plus en plus fortes : bien-être animal, révision des règles de transport... L’Union européenne impose un virage que tous les pays ne négocient pas à la même vitesse. Résultat, une concurrence accrue, notamment du Brésil, où les coûts de production sont plus faibles et les normes plus souples. Face à cette complexité, la filière française fait preuve de résilience, mais devra impérativement préserver ses capacités de production et s’adapter aux nouveaux équilibres du marché mondial.

Charlotte Bayon