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Rentrée scolaire

L’enjeu de former la relève agricole

Lundi 1er septembre, le directeur de la Draaf avait choisi le lycée de Chervé (Loire) pour faire sa rentrée scolaire. L’occasion d’échanger avec des élèves et des encadrants, mais aussi et surtout de brosser les enjeux de l’enseignement agricole.

L’enjeu de former la relève agricole
Pour Bruno Ferreira, directeur régional de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt, l’enseignement agricole entre dans un moment historique.

Jour de rentrée au lycée de Chervé, dans la Loire. En ce lundi matin 1er septembre, aux alentours de 9 heures, des adolescents avec des valises à leurs pieds et accompagnés de leurs parents attendent de pouvoir entrer dans la salle de réunion. On s’observe, on se reconnaît, on se salue… L’inquiétude se lit sur certains visages. D’autres sont souriants. Après une visite des installations du lycée de Chervé, la délégation des représentants des quatre composantes de l’enseignement agricole (public, Cneap (1), Unrep (2) et MFR) les rejoint, le directeur de la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf), Bruno Ferreira, et celui de l’établissement, Franck Déplat, en tête. Ce dernier a souhaité la bienvenue aux familles dans un bref discours, avant de reprendre le cours de la visite et les discussions sur les enjeux de l’enseignement agricole. Le directeur de la Draaf avait choisi cet établissement pour faire sa rentrée scolaire 2025-2026. L’occasion d’apporter quelques éléments chiffrés sur l’enseignement agricole. « Avec une augmentation des effectifs de 1 %, il se porte bien en Auvergne-Rhône-Alpes. Nous sommes la première région en nombre d’établissements et d’apprenants. Notre territoire est sur une dynamique positive. Cela montre que les métiers en milieu rural sont lourds de sens pour les jeunes et que les entreprises sont des pôles d’attraction. Je suis convaincu qu’ils ont de l’avenir. »

Mission d’intérêt général

Pour Bruno Ferreira, l’enseignement agricole entre dans un moment historique. « Avec la promulgation, le 24 mars dernier, de la loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agricole, notre système éducatif unique se voit confier une mission d’intérêt général majeur. » Sa responsabilité est d’accroître significativement son attractivité pour réussir le pari d’une croissance de ses effectifs à l’horizon 2030 et diplômer la relève des futurs actifs agricoles. « La loi fixe comme objectif une augmentation de 30 % de diplômés dans les activités agricoles et forestières, complète le directeur de la Draaf. Le défi à relever est collectif car il concerne toutes les voies de la formation. » Pour cela, « nous mettons en place une nouvelle façon d’appréhender la carte des formations pour toutes les filières afin d’identifier les besoins en diplômes. Nous allons conduire un gros travail de coordination avec le réseau des chambres d’agriculture et les professionnels pour être au plus près des territoires et ainsi répondre aux attentes ».

Attirer des jeunes

Dans un contexte où la démographie fait qu’il y a moins de jeunes à former, le défi est d’autant plus conséquent. « Nous avons besoin de travailler sur l’attractivité des métiers, en insistant sur leur sens et leurs enjeux », insiste le représentant de l’État. Une campagne nationale de communication va commencer et une série de podcasts intitulée Celles de la terre est aussi en cours d’élaboration. Réalisée par la Presse Agricole du Massif central en partenariat avec la Draaf, France Travail, la Dreets et l'Anefa Aura, elle dresse le portrait de huit femmes inspirantes travaillant dans le milieu agricole. Faire en sorte que les femmes se sentent à leur place dans les métiers agricoles constitue aussi en effet un enjeu.

Lucie Grolleau-Frécon

Enseignement agricole

En chiffres

Auvergne-Rhône-Alpes compte 118 établissements de formations agricoles : 29 lycées publics, 55 MFR, 29 établissements privés du Cneap et 4 de l’Unrep. Ce réseau dénombre 32 exploitations agricoles, 9 ateliers agroalimentaires, 2 centres équestres et 2 ateliers technologiques des métiers de la forêt et de l’environnement. Dans la région, plus de 2 400 agents de l’État sont au service de la formation dans l’enseignement technique agricole (1 630 dans le public et 770 pour le privé). La région dénombre 23 344 élèves et 8 168 apprentis.