L’épidémie de DNC est en passe d’être maitrisée

François Chamot, secrétaire général adjoint de la FDSEA, a retracé la mobilisation générale, déclenchée le 29 juin à la suite de la découverte de ce virus inconnu jusque-là dans les Savoie et dont l’impact s’est avéré extrêmement violent sur la population de cheptels naïfs. La stratégie des autorités sanitaires, soutenue par la FDSEA, Jeunes agriculteurs (JA) et la chambre d’agriculture pour éradiquer au plus vite la DNC repose sur le triptyque : confinement de tous les bovins de la zone réglementée et mesures renforcées de biosécurité dans les élevages ; dépeuplement immédiat des lots d’animaux infectés ; vaccination généralisée de tous les troupeaux dans un périmètre de 50 km.

L’épidémie est contenue

Mi-août, le premier bilan de cette stratégie très dure mais nécessaire peut être dressé et les chiffres montrent que cette orientation était la bonne : l’épidémie de DNC est en passe d’être maîtrisée. Le taux de couverture vaccinale dépasse très largement les 70 % et frôle les 100 % d’animaux sur les cœurs de foyers d’Entrelacs, Rumilly, Faverges et Beaufortain. Le délai de 21 jours (ou 28 jours) après les premières injections du 18 juillet pour atteindre l’immunité est maintenant dépassé. Le cumul au 14 août fait état de 40 élevages infectés pour 75 lots d’animaux foyers (environ 1 600 vaches euthanasiées au total). À noter que 43 foyers comptent moins de 10 animaux. Seulement deux nouveaux foyers ont été détectés la semaine du 15 août, dont un sur une section de troupeau déjà positif. Et il n’y a plus aucune suspicion en attente de confirmation de résultats dans les laboratoires. « La réalité est très lourde, cet été a été un enfer pour l’élevage savoyard. Mais désormais, nos efforts commencent à payer, toutes nos vaches sont vaccinées, la maladie est pour l’instant contenue, on entrevoit une amélioration. La DNC est en phase descendante », ont assuré François Chamot et Laurent Dupraz, responsable bénévole du réseau gratuit d’accompagnement Réagir.

300 000 bovins vaccinés en 3 semaines

Demandée et obtenue, la campagne de vaccination collective d’urgence, prise en main par les réseaux FDSEA-JA, en lien étroit avec les cabinets vétérinaires et avec le soutien matériel de plusieurs départements, a été impressionnante et réussie. En moins de trois semaines, 300 000 bovins ont reçu la précieuse dose protectrice, une prouesse. « Les vétos ont fait un super boulot et on a vu des moments de solidarité exemplaires entre éleveurs », a relaté François Chamot. Il a cité, avec les Cuma et JA, les prêts de cages de contention et les renforts extérieurs pour les chantiers de vaccination. Et aussi, pour aider les éleveurs à faire face à l’interdiction des mouvements d’animaux, la mise à disposition de salles de traite mobiles, de niches à veaux supplémentaires et des râteliers pour nourrir les vaches au pré. Le réseau FDSEA-JA a également dû venir en renfort pour l’organisation des dépeuplements administratifs et entraider les éleveurs sous le choc, des moments très difficiles et profondément marquants. François Chamot a également souligné le travail formidable conduit de concert avec la chambre d’agriculture Savoie Mont-Blanc, JA, le GDS des Savoie et les assistantes sociales et psychologues de la MSA Alpes du Nord.

Dérogations obtenues

Bien que l’interdiction des mouvements de bovins en zone réglementée reste la règle générale à suivre, la FDSEA et JA ont fait valoir les situations très compliquées vécues par tous les éleveurs de ce périmètre. « Les Savoie ont conduit une campagne vaccinale rapide et efficace, nous sommes en avance sur les scénarios des autorités, ça nous donne de la crédibilité pour négocier des dérogations auprès de la DGAL », a expliqué Laurent Dupraz, tout en appelant les éleveurs « à rester très sérieux pour sortir de la DNC le plus vite possible ». Des premiers assouplissements viennent d’être obtenus et annoncés sur les épandages et sur la circulation des animaux. Dans une même zone, il devient possible de rapprocher les bovins au bâtiment ou de les changer de parc, dans la limite de 5 km et pour la même exploitation. La question de permettre la démontagnée de la zone de surveillance vers la zone de protection est l’enjeu fort en cours de discussion. Reste le problème du ramassage des petits veaux à destination des ateliers d’engraissement : les conditions posées dans la note de la DGAL du 12 août ne sont pas applicables et le commerce reste suspendu sur toute la zone réglementée pour le moment. Plus de 5 000 veaux sont en attente dans les exploitations.

B.C