Parmi les projets phares du précédent programme européen Leader*, figurent la légumerie ou le film Tout pour être heureux... ou presque, mais aussi des expositions ou la création de sentiers botaniques. Autant d'initiatives au service du développement rural, réunissant le plus souvent des fonds privés-publics, qui n'auraient vu le jour sans le levier que représentent les fonds européens. Fort de cette aubaine et de son savoir-faire, le Pays voironnais a vu sa candidature acceptée pour s'engager dans un deuxième programme couvrant la période 2016-2020. « Nous avions demandé 2,6 millions d'euros et avons obtenu 1,7 millions d'euros », commente Denis Mollière, vice-président du Pays voironnais et président du Groupe d'action locale (Gal) en charge de la gouvernance du programme. Il ne désespère pas qu'une enveloppe complémentaire soit débloquée avant la fin de la période.

Agro-écologie, méthanisation

Le programme Leader répond aux enjeux prioritaires du territoire. En Pays voironnais, ces défis sont de conforter son statut de pôle d'équilibre, de relancer la dynamique géographique en maintenant l'équilibre social et générationnel, d'accompagner les mutations structurelles du tissu économique, de développer le niveau des services en luttant contre les inégalités et d'organiser la transition énergétique.
Le nouveau plan d'actions s'articule en cinq grands thèmes : protéger et valoriser les ressources du Pays voironnais, optimiser et mutualiser l'accès aux services, accompagner l'emploi en innovant autour des richesses locales, ainsi que la coopération interterritoriale et, l'animation et la gestion du plan. Les prochains projets pourront être étudiés à partir de début 2016, mais n'entreront pas dans une phase opérationnelle avant juin 2016, le temps que la convention soit signée avec le nouvel exécutif régional. Impossible donc de se prononcer sur la nature ou l'orientation des projets à venir, même si des besoins, en termes de développement rural peuvent d'ores et déjà être identifiés : protection du patrimoine naturel et culturel, valorisation des espaces ruraux et forestiers, exploitation vertueuses des ressources agricoles et forestières, développement des énergies renouvelables à partir des ressources locales, consommation locale, mais aussi mobilité, éducation artistique, bien vieillir et enfance. On parlera donc de dessertes forestières, d'agro-écologie, de méthanisation, de bâtiments agricoles collectifs, d'hébergements touristiques, de circuits courts, d'économie circulaire, de commerces de proximité, de bases de loisir etc.

Cofinancements

Si l'enveloppe est équivalente, pour l'heure, à celle du précédent programme, en revanche, la répartition des taux est sensiblement modifiée. En effet, le taux de cofinancement Leader s'élève désormais à 80% des aides publiques, contre 65% auparavant, de sorte que les projets s'en trouveront forcément recentrés. « Nous allons aller sur des cofinancements beaucoup plus importants », s'enthousiasme Denis Mollière. En tant que président du Gal, il note l'importance de l'évaluation en continu, pour que de « gros projets ne consomment pas toute l'enveloppe ». Quant aux petits projets, le point de vigilance est le ratio coût du traitement du dossier/subventions. « Nous devons réfléchir à un plancher minimum de subventions ». L'élu tire les enseignements du précédent plan : « La difficulté est de donner leur place à des porteurs privés et pas seulement à des porteurs publics qui mobilisent tous les fonds ». Enfin, le nouveau Leader devra se coordonner avec les autres plans d'action que sont l'Agenda 21, le plan climat ou le CDDRA, « dans un effort de mise en commun des pratiques ». « On nous confie des moyens importants, à nous de mettre en face de vrais moyens en matière d'ingénierie et d'émergence de projets », conclut Denis Mollière.

* Liaison Entre Action de Développement de l'Economie Rurale

Isabelle Doucet