La dermatose nodulaire contagieuse de retour en Europe
La Sardaigne a déclaré son premier cas de dermatose nodulaire contagieuse, une maladie bovine éradiquée dans l’Union européenne (UE) en 2017. Elle est véhiculée par des mouches hématophages ayant probablement traversé la Méditerranée.

Un premier cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été confirmé le 21 juin en Italie, dans un élevage de 131 bovins en Sardaigne, selon une note de la plateforme française Épidémiosurveillance en santé animale (ESA). « Sept animaux ont présenté des signes cliniques. Toutes les mesures de sécurité ont été mises en place en urgence par les autorités sanitaires italiennes », y lit-on. Il s’agit de la première apparition de cette maladie en Europe depuis octobre 2017, date de son éradication après une épizootie d’ampleur dans les Balkans (7 800 foyers). La DNC est provoquée par un virus du genre Capripoxvirus, proche de ceux des varioles ovine (clavelée) et caprine. Pour les pouvoirs publics italiens, « compte tenu de la présence de la maladie en Afrique du Nord et de son absence actuelle dans d’autres pays de l’UE, l’origine de l’épidémie serait due à des vagues de vecteurs hématophages », rapporte la plateforme ESA. La DNC est principalement transmise par des mouches piqueuses (stomoxes). La maladie est endémique en Afrique subsaharienne et est présente au Proche-Orient, en Asie et, depuis 2023, en Afrique du Nord (Libye, Algérie, Tunisie), ainsi qu’en Russie. Ce schéma de propagation rappelle celui d’une autre maladie vectorielle, la maladie hémorragique épizootique (MHE), véhiculée par des moucherons porteurs qui avaient traversé la Méditerranée.
Une maladie non transmissible à l’homme
La DNC se traduit par « l’apparition de nodules sur la peau, de la fièvre et une baisse de la production de lait, pouvant aller jusqu’à la mort des animaux », indique un communiqué de la Région autonome de Sardaigne. Comme le rappellent les autorités sardes, la DNC n’est « pas transmissible à l’homme ». C’est une maladie à déclaration obligatoire et à éradication immédiate, au sens de la réglementation européenne. Selon la plateforme ESA, « son impact est surtout économique en raison de la morbidité élevée et des restrictions commerciales qu’elle engendre ». Il existe un vaccin vivant atténué efficace contre la dermatose nodulaire contagieuse. C’est cet outil qui avait permis d’éradiquer la maladie en Europe en 2017. À l’époque, « plus de 2,5 millions d’animaux avaient été vaccinés, soit une couverture vaccinale supérieure à 70 % dans toute la région », rappelle la plateforme ESA dans une note de 2019. La vaccination est encore pratiquée sur tous les bovins en Tunisie depuis décembre 2024, ainsi qu’en Algérie et en Libye.