La dermatose nodulaire présente en Savoie

Le 21 juin, un cas de dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNCB) a été détecté en Sardaigne en Italie. Un second foyer italien trouvé en Lombardie quatre jours plus tard (à plus de 500 km) montre l’implication des mouvements des bovins en incubation dans la propagation de cette maladie. Depuis, un autre foyer en Sardaigne a été confirmé et d’autres suspicions sont en cours…

Le 29 juin, un foyer près d’Aix les bains a été confirmé en Savoie, sans lien épidémiologique avec le cas italien. Les investigations sont en cours. Cette maladie ré-éemergente, n’est pas une zoonose mais elle entraîne des conséquences économiques désastreuses aux élevages bovins.

Causes

La DNCB est une maladie virale causée par un virus de la famille des Poxvirus (comme la variole caprine et la clavelée des ovins). Elle touche uniquement les bovins, zébus et buffles d’eau et n’est pas transmissible à l’Homme. 

Le virus survit très bien dans le milieu extérieur et il faut au moins 80 jours à 20°C pour l’inactiver. Il est sensible à la chaleur (inactivé en 30 minutes à 60°, 1h à 56°C), aux ultraviolets (inactivé en quelques minutes) à la soude à 1%, au formol 2% et aux ammoniums quaternaires à 0.5%. Il résiste au froid, et aux variations de pH à 20°C mais y est sensible à 37°C.

Les anticorps produits suite à l’infection par le virus de la Dermatite Contagieuse sont détectables 14 jours après le début de l’infection et persistent 6 mois environ.

Importance

L’impact économique de cette maladie est double. Elle entraîne des pertes directes (baisse de lait, avortements et stérilité des taureaux secondaires à la fièvre ; dégâts irrémédiables aux cuirs) et des pertes indirectes par la fermeture des frontières secondaires à la perte du statut indemne de la France.

Il s’agit d’une maladie classée ADE par la LSA (Lois de Santé Animale). En conséquence et conformément au droit européen qui impose l'éradication de cette maladie, tout cas déclaré entraîne l’abattage total du troupeau et une enquête épidémiologique poussée.

117 communes en zone de surveillance

De plus, il est également prévu par arrêté préfectoral une zone réglementée d'un rayon de 50 kilomètres autour de ce foyer. L'arrêté isérois pris place donc 117 communes en zone de surveillance. Cet arrêté implique :

• la mise en place de mesures de lutte contre les insectes dans et autour des bâtiments. L’accès à ces élevages est limité aux seules personnes indispensables à la tenue de l’élevage qui doivent avoir des vêtements de protection à usage unique ;
• la tenue d'un registre des personnes entrant dans ces établissements ;
• la désinfection et désinsectisation à l’entrée et sortie des élevages des moyens de transports, et personnes ;
• le nettoyage et la desinfection des véhicules entrant et sortant ;
• le stockage des cadavres dans des containers étanches.

Un échantillon d’exploitation va être visité par son vétérinaire sanitaire pour vérifier ces conditions et faire des examens cliniques.

Dans cette zone réglementée, sont interdits : les mouvements de bovins, les mouvements de semence, les foires, marchés et autres rassemblements, y compris les ramassages des veaux et broutards, l’épandage du fumier, la commercialisation de lait cru. L’abattage de bovins et leur viande est contrôlée (abats saisis, certificat zoosanitaire).

Transmission

Le principal mode de contamination est une transmission par les arthropodes piqueurs. Le stomoxe joue un rôle important de vecteur mécanique (la mouche charbonneuse notamment qui réalise son cycle dans les bouses et les taons). 

Une transmission directe entre animaux buvant dans le même abreuvoir serait possible mais rare, ainsi que la transmission verticale de la mère à son veau. Les principales sources de virus sont les nodules, squames et croutes, le jetage, les larmes, la salive, la semence et le lait des bovins contaminés. Le virus peut être détecté jusqu’à 92 jours dans les lésions cutanées des animaux convalescents.

Le GDS de l'Isère