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Sanitaire

La FCO toujours présente dans l’Hexagone

Ces dernières semaines, l’ouest de la France a été touché par des milliers de cas de fièvre catarrhale ovine (FCO) des sérotypes 3 et 8. Si la situation semble contrôlée sur le territoire aurhalpin, les vétérinaires appellent les éleveurs à rester vigilants et à réaliser les rappels des vaccins administrés l’an passé.

La FCO toujours présente dans l’Hexagone
Le 4 septembre dernier, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire comptabilisait 92 foyers de sérotype 3 et 7 foyers de sérotype 8 déclarés sur l’ensemble du territoire aurhalpin.

Tandis qu’en Auvergne-Rhône-Alpes la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) est sur toutes les lèvres, l’ouest de la France fait face à une flambée de cas de fièvre catarrhale ovine (FCO) des sérotypes 3 et 8. Entre le 1er juin et le 4 septembre, 4 556 foyers de FCO de sérotype 3 ont été recensés dans l’ensemble du pays. Ce chiffre est même monté à 17 038 foyers pour le sérotype 8. Selon Stephan Zientara, directeur du laboratoire Anses de santé animale à Maisons-Alfort (Val-de-Marne), la Bretagne et les Pays de la Loire sont en première ligne en raison d’une faible couverture vaccinale : « L’an dernier, ces virus y avaient peu circulé. Ils sont donc arrivés dans des régions dont les systèmes immunitaires n’avaient jamais rencontré ces agents pathogènes ». Toujours selon le spécialiste, le faible nombre de cas recensés en Auvergne-Rhône-Alpes* – territoire pourtant fortement touché par la FCO l’an dernier – prouve que le recours à la vaccination a été efficace. Loin de vouloir être alarmiste, il tient toutefois à prévenir les éleveurs : « Les pics de contamination surviennent durant l’arrière-saison, en septembre et octobre, lorsque les températures sont modérées et que l’eau est présente. La prudence reste donc de mise ».

Ovins : le vaccin contre le sérotype 8 pris en charge

Un avis largement partagé par Karine Hauray, docteure vétérinaire à Bourg-en-Bresse, dans l’Ain : « Les températures clémentes et l’humidité actuelles sont favorables au développement des moucherons, qui sont particulièrement actifs au lever du jour et à la tombée de la nuit ». Outre l’adaptation des horaires de mise à l’herbe ou le maintien des animaux en bâtiment, la professionnelle conseille vivement aux éleveurs de réaliser les rappels de vaccins. « L’an dernier, la circulation virale avait été très forte de début août à fin septembre », rappelle-t-elle. Les éleveurs bovins ont surtout vacciné contre le sérotype 3, tandis que certains éleveurs ovins effectuent chaque année le rappel contre le sérotype 8, présent sur le territoire métropolitain depuis 2015. « En 2024, ce sérotype avait touché plus fortement les troupeaux ovins, car le taux de vaccination était assez faible, malgré les nombreuses communications à ce sujet », note la vétérinaire. Pour l’année 2025, l’État prend en charge la vaccination des troupeaux ovins contre le sérotype 8 sur l’ensemble du territoire national, ainsi que le vaccin contre le sérotype 1 pour les troupeaux ovins et bovins de huit départements du sud-ouest, afin d’empêcher la remontée de ce sérotype depuis l’Espagne. En revanche, pour le sérotype 3 (ovins et bovins) et le sérotype 8 (bovins), les vaccins restent à la charge des éleveurs.

Léa Rochon