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SYNDICALISME

La FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes se bat sur tous les fronts

L'assemblée générale de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes s'est déroulée, lundi 7 juillet, dans la Loire.

La FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes se bat sur tous les fronts
David Chauve, président de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes.

Décidément, le combat agricole est un éternel recommencement. Après deux années sanitaires éprouvantes, voilà qu'une nouvelle maladie est apparue le 29 juin en France. Le premier foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été détecté sur une exploitation agricole en Savoie. Un nouveau coup dur pour l'élevage avec des conséquences dramatiques, comme en a témoigné, Bernard Mogenet, président de la FDSEA des Savoie, lors de l'assemblée générale de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes. « C'est une maladie très violente, avec des signes cliniques impressionnants, qui nécessite un abattage total par lot. » Si plusieurs suspicions ont finalement été levées, le lundi 7 juillet, trois nouveaux élevages, situés autour du premier foyer en Savoie, ont été déclarés positifs, et donc soumis à abattage. « Il y a eu des cas en Sardaigne ainsi qu'en Lombardie. (N.D.L.R. : au total, 10 foyers ont été notifiés en fin de semaine dernière, dont 9 en Sardaigne et 1 en Lombardie). La difficulté, c'est qu'on ignore l'origine du cas 0. Le premier troupeau abattu en Savoie est éloigné des voies de communication et l'éleveur ne faisait pas de commerce », a précisé le président de la FDSEA de Savoie. Pour les responsables professionnels, à ce stade, il est impératif d'accompagner les éleveurs touchés. « Les indemnisations doivent intervenir le plus vite possible, y compris à rebours, car la maladie peut se déclarer plus tard. Des vétérinaires doivent être réquisitionnés rapidement pour visiter les élevages du périmètre », a précisé David Chauve, président de la FRSEA Aura. Selon Stéphane Joandel, président de la section régionale laitière, « la question de la reconstitution des cheptels va se poser très rapidement ». Tandis que Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine (FNB), a martelé qu'il n'y avait aucune raison pour que cette maladie ait des conséquences sur la fluidité des marchés et encore moins sur les prix. Enfin, au regard des expériences passées en Albanie notamment, la vaccination semble le rempart le plus efficace pour endiguer la maladie. Des stocks de vaccins seraient disponibles en Afrique du Sud. La profession agricole multiplie les réunions avec le ministère de l'Agriculture afin que la vaccination puisse débuter rapidement.

« L'État doit nous écouter et simplifier »

Ce nouvel épisode montre à quel point les agriculteurs sont soumis à une pression grandissante sur tous les fronts. « La prise de risque est énorme pour les agriculteurs. J'ai le sentiment que nous sommes arrivés au bout du supportable, avec une puissance publique et des acteurs économiques qui n'ont pas mesuré le paramètre humain de notre activité. Le renouvellement des générations s'opérera à condition que le métier soit humainement tenable et que les hommes et femmes qui s'y engagent ne se sentent pas en décalage avec la société », a relevé David Chauve. D'où l'intérêt de desserrer l'étau qui pèse sur les agriculteurs. C'est d'ailleurs l'un des enjeux de la PPL Entraves, qui a émergé à la suite des grandes mobilisations agricoles FNSEA-JA de l'hiver 2024.

Un contexte économique meilleur, mais...

Sur le volet économique, si globalement les prix sont bons, les responsables professionnels ont averti « les charges explosent ! » Sans compter que certains distributeurs ne semblent toujours pas avoir intégré le logiciel de construction des prix en marche avant. « Certains essaient de décrocher sur les prix, en lait notamment. Nous allons retourner dans les magasins pour faire des relevés », a insisté Jean-Luc Perrin, secrétaire général de la FRSEA Aura. Et de préciser : « Toutes les filières qui sont entrées dans le dispositif Égalim décrochent moins que celles qui n'y sont pas soumises ». La filière volailles est de celles qui n'a pas franchi le cap. Aujourd'hui, les aviculteurs sont à la peine : manque de prix, augmentation des charges dans les élevages, contraintes imposées de manière unilatérale. Et pourtant, selon les chiffres de l'observatoire des prix et des marges, la valeur est bien là, puisque la marge de la GMS sur la volaille a progressé de 17 % en 2024. Pour tirer la sonnette d'alarme, les responsables syndicaux avicoles d'Auvergne-Rhône-Alpes et de Bourgogne-Franche-Comté ont rencontré récemment la direction du géant volailler LDC. « Il y a urgence à faire bouger les choses. La filière n'est plus attractive pour les jeunes et beaucoup de bâtiments vont s'arrêter », a témoigné Cédric Giraudet, responsable de la section avicole de la FRSEA Aura.

Sophie Chatenet

FRSEA

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: De gauche à droite : Michel Joux, président de la chambre régionale d'agriculture ; Olivier Amrane, vice-président de la Région en charge de l'agriculture ; Christophe Chambon, secrétaire général adjoint de la FNSEA ; David Chauve, Jean-Luc Perrin, président et secrétaire général de la FRSEA Aura ; et Bruno Ferreira, directeur régional de l'agriculture.