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Viande bovine

La Pologne détrône la France sur les marchés européens

Grâce à un coût de production particulièrement bas, la Pologne a taillé des croupières à la France sur différents marchés européens comme l’Italie. Elle a multiplié par cinq ses exportations de viande bovine en Europe.
La Pologne détrône la France sur les marchés européens

Entre 2005 et 2015, la Pologne s'est imposée sur le marché de la viande bovine européenne au détriment de la France. En cause, un prix particulièrement bas, rendu possible par un coût de la main-d'œuvre très faible et un prix moindre des animaux à la production. La dynamique d'engraissement est telle que la Pologne devrait devenir déficitaire en petits veaux dès 2017.

Descente en gamme

Dans le dossier de l'Institut de l'élevage (Idele) n°471, publié en décembre, sur le jeune bovin polonais, l'Idele constate : « Bien qu'il ne s'agisse pas de carcasses comparables (le rendement muscle étant inférieur pour les carcasses polonaises), ce bas prix a permis à la viande polonaise de percer de façon significative sur tous les marchés export de la France, en particulier en Italie, où la crise économique a conduit à une descente en gamme de la demande ».

Différentiel compétitivité/prix

La Pologne a exporté ainsi 70 415 tonnes de viande bovine réfrigérée à l'Italie, soit 2,6 fois plus qu'en 2005. En 2015, un écart de prix de 26 % existait entre des demi-carcasses d'origine françaises (4,14€/kg) et d'origine polonaises (3,07€/kg), selon les chiffres des douanes italiennes. À noter que d'après l'Idele, les acteurs de la filière polonaise « prennent conscience d'une part que le prix n'est pas le seul critère de choix pour leurs clients et d'autre part que le différentiel compétitivité/prix avec les autres États membres de l'UE pourrait quelque peu se réduire à l'avenir ». La production polonaise de viande bovine plafonnerait avant 2020 estime l'Idele, sauf si les engraisseurs élargissaient l'aire de leurs approvisionnements plus à l'Ouest auquel cas un nouveau débouché s'ouvrirait pour les exportateurs de broutards français et irlandais.

Source : Idele