La vaccination est lancée dans la nouvelle zone
À Septème, éleveurs et élus ont participé le 25 septembre à une réunion d’information relative au nouveau cas de DNC dans le Rhône et à la mise en place d’une seconde zone réglementée.
Près d’une centaine d’éleveurs, mais aussi des élus locaux, se sont retrouvés jeudi 25 septembre à Septème pour une réunion sur la dermatose nodulaire contagieuse organisée par l’ensemble des acteurs (1) de la santé animale du département.
Ce rendez-vous d’information faisait suite au nouveau cas découvert dans le Rhône, le 18 septembre et, par voie de conséquence, par la mise en place d’une nouvelle zone réglementée, où 51 nouvelles communes iséroises s’ajoutent au 121 déjà intégrées dans le périmètre de la première zone.

« Nous souhaitions organiser cette réunion rapidement afin que tout le monde ait accès au même niveau d’information », souligne Jean-Luc Delrieux, le directeur départemental de la protection des populations (DDPP).
Il a trouvé le public « attentif, responsable et anxieux par rapport à la maladie ». La réunion a duré plus de trois heures, nourries par de nombreuses informations et des questions en retour.
7 300 bovins concernés
La première annonce était le lancement de la vaccination dès le week-end dernier. 123 élevages, soit 7 300 bovins sont concernés dans ces 51 communes.
« Il n’y a pas de problème de stock. Il y a largement assez de vaccins », stipule le DDPP. Le Groupement technique vétérinaire Aura pilote le déploiement de la vaccination avec le cabinet vétérinaire de Moidieu-Détourbe en tête de pont.
Appel a été lancé aux bonnes volontés pour agir au plus vite.
Pour rappel, dans la première zone réglementée (zone de protection et zone de surveillance) 53 000 animaux ont été vaccinés en un temps record. Le DDPP indique que si la vaccination est obligatoire dans le périmètre réglementé, elle est interdite en dehors de ces zones.
Très au fait de la situation, les éleveurs présents ont posé des questions précises et ciblées, témoignant de leur souci de vacciner au plus vite et de rapatrier les animaux encore en alpages.
« Nous n’avons pas eu de réaction anti dépeuplement ni antivax, constate Jean-Luc Delrieux, sans doute parce que nous venons de passer deux mois et demi sur le front de la DNC, ce qui a mis la stratégie à l’épreuve des faits. »
Des pertes économiques
D’aucuns constatent la grande solidarité qui règne dans le monde de l’élevage pour faire face à cette maladie. À Septème, « les éleveurs étaient déjà positionnés sur de l’entraide car ils savent que seuls, ils ne peuvent pas s’en sortir », observe le haut fonctionnaire.
Présent à la réunion, Jérôme Crozat, vice-président de la Chambre d’agriculture de l’Isère, a mis l’accent sur les pertes économiques des exploitations touchées par la maladie et le dépeuplement, mais aussi toutes celles de la zone qui ont des veaux bloqués dans les fermes.
Le responsable a donc demandé à la MSA une aide pour la prise en charge des cotisations et à l’État, de pallier les dépenses supplémentaires pour les animaux rapatriés des alpages en plaine en zone réglementée, qui ne peuvent pour l’instant rejoindre leurs exploitations en zone indemne.
Il insiste sur le fait que la FDSEA s’est prononcée pour la stratégie vaccinale et le dépeuplement « et travaille sur le dossier pour ne pas que la maladie s’étende. Mais la sécurité sanitaire des élevages est quelque chose de collectif et le collectif doit compenser les efforts faits par les éleveurs. »
Si les enquêtes épidémiologiques sur les cas de Savoie et du Rhône n’ont pas encore donné de résultats, cette crise sanitaire « va changer la façon d’élever les animaux », pressent le DDPP.
Le curseur va sans doute être poussé plus loin en ce qui concerne la circulation, la surveillance, la vigilance, la biosécurité « et surtout, la prévention dès qu’il y a un problème car nous entrons dans un cycle de maladies inconnues. »
Il précise que les animaux pourront sortir de la zone réglementée 45 jours après le dernier foyer (29 août), sous couvert d’une très bonne couverture vaccinale, et que la vigilance restera de mise.
Isabelle Doucet
(1) GDS Isère, sous préfet, DDPP, DDT, MSA, Chambre d’agriculture de l’Isère, Département, vétérinaires…
En savoir plus => GDS Isère