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SANITAIRE

La vaccination obligatoire et gratuite s’organise collectivement

Grâce au travail colossal conduit par les responsables professionnels des Savoie, appuyés par les réseaux nationaux et en lien étroit avec les autorités sanitaires, il aura fallu moins de trois semaines pour déployer la campagne de vaccination contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Une prouesse !

La vaccination obligatoire et gratuite s’organise collectivement
La vaccination obligatoire est gratuite pour l’éleveur. 350 000 doses de vaccins ont été commandées.

Depuis vendredi 18 juillet, la campagne collective de vaccination obligatoire contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), très attendue par les éleveurs, est lancée sur la zone réglementée des deux Savoie. La priorité est donnée aux élevages qui se trouvent dans le périmètre de protection des 20 km autour des foyers de contamination (stratégie de ceinture). La vaccination obligatoire est gratuite pour l’éleveur : le vaccin, le déplacement et l’acte vétérinaire sont entièrement pris en charge par l’État. 350 000 doses ont été commandées auprès de la banque de vaccins de la Commission européenne, un nombre suffisant pour couvrir les 284 000 bovins (dont 170 000 animaux des Savoie) des 3 400 élevages de la zone réglementée actuelle (zone de protection et de surveillance). Pour le moment, il n’est pas prévu de vacciner les animaux au-delà de ce périmètre.

Couverture vaccinale

Les premières doses sont arrivées le 18 juillet et ont été distribuées dans la foulée aux cabinets vétérinaires. Certains se sont mis à l’ouvrage dès l’après-midi, comme autour du lac d’Annecy et sur le secteur de Faverges et de l’Albanais. D’autres cabinets se sont préparés pour attaquer samedi 19 juillet matin puis tout le dimanche. Afin d’obtenir une couverture vaccinale la plus large et le plus vite possible, l’objectif est de vacciner en urgence chaque unité d’élevage en commençant par les bovins les plus proches et les plus faciles d’accès. Toutes les classes d’âge sont concernées : veaux, génisses, vaches laitières et taries.

Chantiers coordonnés

La tâche est immense et la solidarité agricole s’organise. Les chantiers se coordonnent par secteurs entre éleveurs et en lien étroit avec les vétérinaires locaux. FDSEA-JA ont nommé un référent par clinique pour organiser la vaccination, contacter en amont les éleveurs pour identifier les moyens matériels et humains (renforts) et organiser la tournée avec les vétérinaires. Des équipes s’occupent des animaux aux parcs. Des renforts sont mobilisés de toute la région pour venir prêter main-forte aux Savoyards : professionnels des départements limitrophes, vétérinaires canins, étudiants des écoles vétérinaires... 17 couloirs de contention arrivent du Jura et du Doubs, une opération solidaire montée avec le réseau Cuma, les chambres d’agriculture, les FDSEA du Rhône et de la Loire et suivie par Éleveurs des Savoie pour la désinfection. Pour aller vite tout en s’assurant de l’efficacité des injections certifiantes et tracées, un chantier mobile composé de deux couloirs en parallèle tourne dans les secteurs. Si ce n’est pas encore fait, les éleveurs sont invités à préparer les conditions d’intervention (liste et localisation des lots d’animaux) et à se faire connaître au plus vite auprès de leur vétérinaire pour programmer la vaccination de l’unité d’élevage. La priorité est donnée aux bovins facilement accessibles. Mais la vaccination de tous les animaux en alpage dans la zone réglementée est aussi prévue. Ils seront visités dans la foulée.

Immunité totale à 21 jours

Ce vaccin monodose de 2 ml produit en Afrique du Sud est un virus vivant atténué qui a déjà prouvé son efficacité. Il offre à l’animal un début d’immunité 10 jours après injection et totale à 3 semaines. Bien sûr, chaque injection sera réalisée à l’aide d’une aiguille unique et jetable. Dès cette semaine, un test PCR de différentiation permettra de distinguer par l’ADN si une analyse DNC positive est due à une contamination ou à une réaction au vaccin. Le vaccin va révéler la maladie sur des vaches en incubation et asymptomatiques. « Le vaccin ne provoque pas la maladie. Mais il accélère l’apparition des symptômes sur une vache porteuse et donc son diagnostic clinique », précise la vétérinaire Charlotte Hugron.

B.C avec GDS des Savoie