Lactalis, un bilan inédit de ses aides publiques
Emmanuel Besnier, le président-directeur général (PDG) de Lactalis a révélé le montant des aides publiques perçues, tout en relativisant leur poids.

Lactalis a perçu 18,7 millions d’euros (M€) d’aides publiques en France, en 2023, selon la déclaration faite le 17 juin par Emmanuel Besnier, PDG de Lactalis, devant la commission d’enquête sénatoriale sur les aides publiques aux grandes entreprises. Selon le directeur administratif et financier de Lactalis, Olivier Savary, elles se décomposent en 1,8 M€ d’aides aux équipements, dont 1,5 M€ des agences de l’eau pour 23 projets sur 19 sites, et 240 K€ de l’Ademe pour 9 projets de décarbonation. 12,3 M€ ont été perçus au titre de dispositifs sociaux sous forme de réductions de cotisations sociales patronales (9,9 M€) et d’aides à l’embauche d’alternants (2,4 M€), et 4,6 M€ au titre de dispositifs fiscaux sous forme de crédit d'impôt recherche (2,1 M€) et de réductions d’impôts pour le mécénat (2,4 M€).
250 M€ d’aides aux investissements
Au cours de cette audition sous serment, Emmanuel Besnier a souligné que ces aides représentent 0,6 % du chiffre d’affaires (29,5 Md€ en 2023), les qualifiant de « relativement faibles ». Les subventions à l’équipement représentent 0,7 % des investissements de Lactalis en France (250 M€), les aides sociales 1,3 % des coûts salariaux supportés par la société (950 M€), tandis que les dispositifs fiscaux représentent 4,3 % des impôts (110 M€). Lactalis a aussi souligné qu’il a réalisé des investissements récurrents en France pour 1,15 milliard d’euros (Md€) entre 2020 et 2024, et qu’il a réglé sur les dix dernières années 1 Md€ au fisc au titre de l’impôt sur les sociétés et 500 K€ en impôts et taxes. Interrogé par les sénateurs sur le système des aides publiques, Emmanuel Besnier a relevé un « défaut de lisibilité des aides car chaque région a ses règles, ce qui crée des inégalités entre les territoires ». Il a déploré la multiplication des seuils de déclenchement des aides entre PME, ETI et grandes entreprises, suggérant qu’il faudrait plutôt raisonner en termes de filière ou de secteur d’activité. Il a également rappelé que, selon lui, le coût du travail en France est un frein et crée un écart de compétitivité avec les concurrents. Plutôt qu’un accroissement des aides, il préconise un allègement des charges et une simplification des contraintes.