Le Brésil touché par la grippe aviaire

Le Brésil a confirmé le 16 mai, son premier cas de grippe aviaire H5N1 dans une exploitation de Monténégro, dans le Vale do Caí. Coup dur pour le premier exportateur mondial de volailles qui représente 35 % des volumes planétaires. Le gouvernement du Rio Grande do Sul, où se trouve l’exploitation, a déclaré l'état d'urgence en matière de santé animale pour une durée de 60 jours. Selon les informations des médias brésiliens, le cas a été détecté le 12 mai. Des échantillons ont été prélevés et envoyés à un laboratoire de Campinas (État de Sao Paulo), qui a confirmé le diagnostic. La zone du Monténégro a été isolée et les volailles restantes ont été éliminées. Lors d'une conférence de presse tenue le 16 mai, le gouvernement a ajouté qu'une enquête complémentaire a été menée dans un rayon initial de dix kilomètres autour de la zone où le foyer a été identifié. L’état d'urgence sanitaire a été déclaré dans cette zone et, près de la moitié des exploitations a déjà été visitée par les professionnels de la Défense sanitaire agricole. Sur les 510 sites, 238 ont déjà été inspectés, selon le ministère.

Exportations suspendues

Le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage du Brésil, Carlos Fávaro, a décidé dans un premier temps de suspendre les exportations de poulet brésilien vers neuf destinations : Chine, Union européenne, Canada, Afrique du Sud, Chili, Argentine, Uruguay, Mexique et Corée du Sud. En effet, les accords bilatéraux avec ces zones géographiques prévoient la restriction de la certification pour l'exportation de produits de l'ensemble du Brésil en cas d'apparition de la grippe aviaire chez les volailles. En revanche, toujours selon le ministère brésilien de l’Agriculture, les autorités des Émirats arabes unis, de l'Arabie saoudite et des Philippines n'ont pas encore commenté le statut du flux commercial. Le Brésil a conclu des accords avec ces trois pays afin de régionaliser les embargos en cas de grippe aviaire. Avec les Émirats arabes unis et les Philippines, les protocoles sanitaires convenus prévoient la restriction des exportations uniquement à partir de la zone touchée par la maladie. Le certificat sanitaire conclu entre le Brésil et l'Arabie saoudite prévoit une restriction des exportations de produits de volailles en provenance de l'ensemble de l'État où le cas a été confirmé, en l’occurrence le Rio Grande do Sul. Carlos Fávaro estime que le Brésil pourrait perdre entre 100 et 200 millions de dollars d'exportations de poulets et de produits à base de poulets par mois, en raison de la suspension partielle ou totale des exportations vers certaines destinations. 

Christophe Soulard