Le Ceja regrette l’absence de fléchage des fonds vers les jeunes agriculteurs
« Un renoncement silencieux ». C’est le qualificatif utilisé par le Conseil européen des jeunes agriculteurs (Ceja), dans un communiqué publié le 24 juillet, pour décrire les propositions de réforme de la Pac en lien avec le renouvellement des générations.

S’il s’était initialement montré moins critique que d’autres organisations sur le fond, le Ceja a revu sa copie, estimant dorénavant que les propositions de réforme de la Pac, en lien avec le renouvellement des générations, ne comportent aucune ambition financière minimale dédiée aux jeunes agriculteurs en dépit des annonces d’une augmentation du budget de 3 à 6 %. « Nous saluons l’importance accordée aux jeunes agriculteurs et à leurs besoins dans les propositions, indique Peter Meedendorp, le président du Ceja, mais l’absence de fléchage budgétaire nous ramène 25 ans en arrière, à une époque où nous devions nous battre pour obtenir un pourcentage dérisoire de l’enveloppe politique. »
Total décalage
En outre, les jeunes agriculteurs européens estiment que « les changements proposés apparaissent en total décalage avec l’urgence et la gravité des défis démographiques de l’agriculture européenne ». Pourtant, le renouvellement des générations en agriculture est l’une des priorités du commissaire européen à l’Agriculture, Christophe Hansen, qui aime à le répéter lors de ses interventions. Et de nombreuses mesures de la nouvelle Pac visent plus particulièrement à soutenir cet objectif avec la création d’un « starter pack » que les États membres devront proposer aux jeunes agriculteurs (soutien à l’installation, aides à l’investissement, soutien à la création d’entreprises, service de remplacement, formation…). Mais à quelques semaines de la publication de la stratégie de la Commission pour le renouvellement générationnel attendue pour l’automne, les jeunes agriculteurs européens souhaitent mettre la pression sur l’exécutif européen. « Il est grand temps d’aligner les paroles avec les actes », concluent-ils.
F.M.