Le consommateur français plébiscite la volaille
C’est une étude très complète sur les habitudes de consommation de produits carnés et d’œufs des ménages français en 2024 que vient de publier FranceAgriMer. Elle indique que, d’une manière globale, la consommation de viande ne faiblit pas. Mais les viandes ovine, bovine et porcine perdent du terrain au profit de la volaille.

« La consommation de produits carnés par habitant en France tend à diminuer sur le long terme, après avoir atteint un pic de 93,6 kg équivalent carcasse (kgéc) par habitant et par an en 1998. Elle a néanmoins connu une reprise, passant de 82,8 kgéc en 2023 à 84,9 kgéc en 2024 », souligne une étude de FranceAgriMer sur les habitudes de consommation de produits carnés et d’œufs des ménages français. Mais cette hausse de la consommation s’est faite au bénéfice de la volaille, dont la part dans l’assiette des Français ne cesse de croître au fil des ans. Elle a presque augmenté de 50 % en vingt ans : 25,3 % en 2004 contre 36,2 % en 2024. La consommation de poulets, canards, pintades et dindes a globalement crû de 7 % sur un an (2023 vs 2024). En moyenne, chaque Français a consommé 30,7 kgéc de volailles en 2024 contre 17 kgéc en 1984. Elle talonne de très près la viande de porc qui reste encore la première viande consommée en France en 2024 avec 30,9 kgéc. Mais il y a des chances que le porc soit détrôné par la volaille car il a régressé de 11 % entre 2004 et 2024 dans les assiettes des Français. Et malgré une reprise de 1 % entre 2023 et 2024, la tendance globale est à la baisse. Pour sa part, avec une moyenne de 20,9 kgéc en 2024, la viande bovine poursuit son repli. En 20 ans, la consommation individuelle a diminué de 4,6 kgec/hab (-18 %). Le repli est en revanche plus prononcé pour les viandes ovines et caprines qui accusent encore une nouvelle tendance baissière (- 2,7 %) en un an avec seulement 2,4 kgéc consommés en 2024 contre 4,2 kgéc en 2004. FranceAgriMer se contente simplement de présenter les chiffres, pas de les analyser et de rechercher les causes des hausses ou des baisses.
Efforts récompensés
Très détaillée, l’étude confirme la hausse générale des prix consécutive à la crise du Covid et à la guerre en Ukraine, de même qu’elle constate un recul des achats de viandes fraîches de boucherie : - 3,5 % en volume en 2024 par rapport à 2023. Le veau chute encore plus fortement (– 6,1 %), et l’ovin accuse une baisse de 10,8 %. Les éleveurs de poules pondeuses, qui s’orientent de plus en plus vers le plein air, le bio ou le label rouge, se voient récompensés : non seulement les achats d’œufs des ménages ont augmenté en 2024 (+ 2 %), mais la part des œufs alternatifs (bio, plein air…) atteint maintenant 76 % des volumes achetés contre 56 % en 2019. La restauration hors foyer a, de son côté, acheté 589 000 tonnes de viande pour un chiffre d’affaires de 5,2 milliards d’euros. 42 % des volumes (qui représentent 51 % de la valeur) sont allés dans la restauration commerciale, 40 % (32 % CA) dans la restauration collective et enfin les 18 % restants (17 % CA) dans la restauration rapide. La grande distribution reste un circuit inévitable pour écouler les produits carnés. Les grandes et moyennes surfaces (super et hypermarchés) restent dominantes, mais perdent un peu de terrain sur certaines catégories. Les boucheries traditionnelles maintiennent leur part de marché en valeur (14,6 % sur les viandes fraîches), grâce à un positionnement premium. Enfin, le hard-discount gagne du terrain, surtout sur la volaille et la charcuterie.
1 - L’étude intégrale est à retrouver sur le site de FranceAgriMer, rubrique « Chiffres et analyses économiques » : www.franceagrimer.fr
Christophe Soulard
