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POLITIQUE AGRICOLE COMMUNE

Le Copa-Cogeca voit rouge

Lors d’une conférence de presse le 26 septembre, les organisations agricoles européennes ont vivement condamné les projets de la Commission européenne, notamment le cadre financier pluriannuel (CFP) et sa déclinaison au sein de la Pac. 

Le Copa-Cogeca voit rouge
Le Copa-Cogeca estime que la Commission européenne est allée trop loin et a franchi dix lignes rouges.

 Pure coïncidence ? Au moment même où les agriculteurs de la FNSEA et de Jeunes agriculteurs (JA) manifestaient contre les nombreuses atteintes portées à leur profession, le Copa et la Cogeca1 ont organisé, le 26 septembre, une conférence de presse présentant leurs attentes sur le prochain cadre financier pluriannuel (CFP) et la Pac 2028-2034. Pour les deux organisations, la coupe est pleine. « Le 16 juillet, la Commission a franchi beaucoup trop de lignes rouges, posant ainsi une menace existentielle pour nos secteurs, pour l’intégrité du marché unique et pour la sécurité alimentaire de 450 millions d’Européens », a estimé le président du Copa, Massimiliano Giansanti. Pour lui, comme pour ses homologues de la Coopération agricole, « sans approche commune et sécurisée de l’agriculture, il ne peut y avoir de stabilité durable - ni pour les agriculteurs, ni pour la filière, ni pour l’Europe », a-t-il ajouté. Le Copa-Cogeca estime que la Commission européenne est allée trop loin et a franchi dix lignes rouges, demandant aux députés européens et aux États-membres de rectifier le tir.

Absence d’étude d’impact

Parmi ces lignes rouges : le CFP « contraire aux dispositions des traités : en intégrant la Pac dans un fonds unique, la Commission sape les dispositions des traités européens et la structure même qui garantit la sécurité alimentaire de l’Europe », indiquent les deux organisations. S’inquiétant d’un budget de la Pac qui voit ses fonds réduits de 20 %, elles pointent « un grave retour en arrière dans l’histoire de l’Union européenne, avec l’érosion du caractère commun de la Pac et son démantèlement ». « La fin de la structure à deux piliers de la Pac supprime complémentarité et prévisibilité », ajoutent les deux présidents qui dénoncent le double langage de la Commission. Pour eux, la réforme de la Pac apportera non pas une « simplification » comme elle a été présentée, mais une « complexité accrue, de charges administratives et de coûts supplémentaires, ajoutant confusion et incertitude pour les agriculteurs et les coopératives ». De plus, le Copa-Cogeca s’alarme de la régression dans le processus de consultation de l’UE. « La méthode suivie par la Commission (absence de consultation adéquate, absence d’options politiques, absence d’étude d’impact) dans la préparation de cette réforme est sans précédent, décevante et inacceptable ». Alors même que l’ensemble des compétiteurs de l’Europe (Russie, Chine, États-Unis…) réarme leur secteur agricole, le Copa-Cogeca juge que Bruxelles ne sécurise pas le sien, favorisant ainsi « une érosion de l’autonomie stratégique de l’UE et une dépendance accrue aux importations, ne répondant pas aux standards européens ». 

Christophe Soulard 

1 - Copa-Cogeca est le plus important syndicat d'agriculteurs et de coopératives agricoles au niveau européen.

Giansanti_Massimiliano

Giansanti_Massimiliano
Giansanti_Massimiliano, le président du Copa.