Le Président de la République tance les filières

Emmanuel Macron a dit aux acteurs de l'agriculture et l'agroalimentaire qu'il voulait « d'ici la fin 2017 » qu'ils présentent « des plans de filières qui indiquent, filière par filière, les réformes qu'il y a conduire ».
« Si on n'a pas fait de réforme, ça finira dans deux ou trois mois chez le ministre de l'Agriculture à demander des idées d'urgence. Vous avez votre part de responsabilité », leur a-t-il dit.
Ces plans par filière ont pour objectif de dire « voilà ce dont nous avons besoin pour pour regrouper notre offre, investir pour répondre à la demande des concitoyens, monter en gamme et prendre à bras le corps les défis internationaux », a-t-il expliqué.
Le président de la République a réprimandé les responsables agricoles sur le fait qu'ils avaient « soutenu des choix absurdes » et protégé des filières qui « ne correspondent plus à nos goûts et à nos besoins », évoquant notamment le poulet grand export ou l'exportation de porcs.
Evoquant son souhait de ne pas faire de « chèque en blanc » en relevant le seuil de vente à perte, il a pointé du doigt la filière porcine, où le soutien du marché par la demande chinoise aurait conduit la filière à ne pas faire évoluer son offre.
Evoquant les contrats de filière, il a souhaité que l'on sorte d'une situation où « on continue d'espérer que les Chinois continuent d'acheter du porc à Plérin, à guetter le taux de change pour faire consommer à d'autres populations le poulet que nous n'arrivons à faire consommer aux Français ».
Il a tout de même défendu l'idée d'être offensif à l'export.
E. Macron veut «réactualiser» le mandat de négociation de l'accord avec le Mercosur
Lors de son expression à Rungis le 11 octobre, Emmanuel Macron a annoncé qu'il souhaite « réactualiser » le mandat de négociation de la Commission européenne avec le Mercosur en vue de la signature d'un accord de libre-échange.
« Je ne suis pas favorable à ce que nous nous précipitions pour négocier un accord avec un mandat de négociation donné en 1999 ».
E. Macron a annoncé qu'il évoquera ce sujet lors du prochain Conseil européen, le 19 et 20 octobre.
Sur le Ceta (accord avec le Canada), il a annoncé que des « mesures de contrôle et d'encadrement » seront présentées prochainement, en application des recommandations du rapport d'experts, commandé par le Premier ministre, sur les conséquences du Ceta sur l'environnement.