Le saint-marcellin fait son marché

Les produits locaux ont le vent en poupe. Et le saint-marcellin n'est pas en reste. Considéré comme l'un des produits phare du département, le petit fromage fait des émules. Il suffit de se référer à « l'engouement » que suscite l'édition 2016 de sa fête pour s'en convaincre. « Cette année, tout le monde veut s'investir », s'étonne presque Michel Cipriani, le président de Saint-Marcellin Animation qui co-organise l'événement avec le comité interprofessionnel du saint-marcellin (CISM). Après une dizaine d'années en demi-teinte, la fête du saint-marcellin devrait donc renouer avec le panache de ses débuts, à l'époque où les producteurs portaient seuls le projet. Sur le terrain, désormais, tout le monde s'implique. A commencer par la municipalité. « On s'aperçoit qu'il y a une volonté politique plus importante », constate prudemment Martine Uzel, du CISM, qui évoque « une nouvelle dynamique » faisant la part belle aux producteurs.
Répartie sur plusieurs sites, entre la place d'Armes et le champs de Mars, la fête aura donc cette année une ampleur inédite, et c'est tant mieux. Car les éleveurs ont plus que jamais besoin de se sentir soutenus. Démoralisés par « l'incompréhension entre les différents acteurs de la filière, le manque de perspective et de partage de valeur ajoutée », les producteurs du petit crémeux blanc ont en effet plus de raisons de faire grise mine que la tête à faire la fête. Producteur lui-même, Bruno Neyroud comprend le découragement de ses pairs, mais rappelle qu'après avoir dépensé beaucoup d'énergie sur le dossier de l'IGP, il est vital de travailler à la promotion du « fabuleux fromage » : « Si nous nous renfermons en disant que ça ne va pas et nous ne sommes pas payés, la cause du saint-marcellin n'avancera pas », estime le président du CISM.
Promouvoir le fromage
Pour lui, la fête du saint-marcellin doit servir de chambre d'écho aux combats des producteurs. « Ces deux jours seront l'occasion de promouvoir le fromage, d'expliquer qui sont les femmes et les hommes de notre territoire qui le fabriquent et comment, grâce à leur travail journalier, il est possible de le déguster », insiste Bruno Neyroud. C'est en tout cas l'objectif d'une partie des animations proposées. En effet, à côté des démonstrations de bûcheronnage sportif et autres cavages réalisés par les chiens truffiers, le programme annonce un marché de producteurs fermiers, des dégustations, des démonstrations de moulage de saint-marcellin ainsi que la déambulation de quatre vaches dans les rues du centre-ville. La galerie des Ursulines doit également accueillir « Double Je », une expo photo montrant l'imbrication des vies professionnelles et personnelles dans le monde agricole.
Le coup d'envoi de ces festivités sera donné vendredi matin avec « Mettons l'Isère dans notre assiette », une émission de France bleu Isère, réalisée en direct du marché de Saint-Marcellin. Un chef viendra y faire ses emplettes pour ensuite préparer une recette à partir de produits locaux. En direct et en public. Un public qui n'aura plus qu'à déguster pour adhérer à la cause du saint-marcellin.
Marianne Boilève
Programme du samedi
De 10 h à 18 h : marché de produits locaux, vaches en ville, moulage du saint-marcellin, initiation au travail du bois, déambulations musicales avec la compagnie du soleil, expo photos aux Ursulines, balade en calèche10 h 45 : discours et intronisation
11 h 15 : vin d'honneur et dégustation de saint-marcellin accompagnée d'un vin de (à 11h15 sur le champs de Mars et à 17h30 place d'Armes)
11h 30 : bucheronnage sportif avec les Roybon des bois
De 14 h à 18 h : démonstration de pressée d'huile de noix par la confrérie de la noix de Grenoble, fabrication de raviole, stand Abeille et saint-marcellin
14 h : chasse aux œufs
14 h 45 : les vaches traversent la ville
15 h : démonstrations de chiens truffier et défilé de mode
15 h 30 et 16 h 30 : bucheronnage sportif (2e et 3e manches)
16 h : fin de la chasse aux œufs : goûter et clown place d'Armes
17 h 30 : bal folk et dégustation