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Crise de l'élevage

Les actions vont perdurer encore plusieurs jours

Les actions vont perdurer encore plusieurs jours

Xavier Beulin, président de la FNSEA, Jean-Pierre Fleury, président de la Fédération nationale bovine et Florent Dornier, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs ont affirmé, le 23 juillet, que les actions des éleveurs devraient durer encore plusieurs jours. «Les conditions ne sont pas réunies pour lever les blocages !», estime Jean-Pierre Fleury, qui veut « maintenir la pression » sur les abatteurs et les distributeurs. « Cela fait un an qu'on dit que le feu est dans les campagnes, ce qu'on veut c'est une revalorisation de nos prix. C'est la ruralité qui est en jeu, on sera là la semaine prochaine et on ne lâchera pas », clame Florent Dornier. « Dès aujourd'hui, nous mettons sous surveillance les enseignes », a renchéri Xavier Beulin, selon lequel « entre 10 000 et 15 000 » agriculteurs étaient mobilisés sur les barrages routiers et les opérations coup-de-poing organisés à travers le pays. Après l'Ouest de la France, c'est dans le Centre et le Sud-Est que s'est étendu le mouvement de protestation des éleveurs, le 23 juillet. Le quasi blocus de Lyon et les barrages sur les trois grands ponts enjambant la Seine à Rouen et au Havre ainsi qu'au Mont Saint-Michel, ont été finalement levés en fin de journée. Sur le terrain, les barrages routiers devraient laisser progressivement la place à des actions ciblant des laiteries ou des hypermarchés.

François Hollande rappelle à l'ordre l'aval de la filière

Lors d'un déplacement à Dijon, le 23 juillet, François Hollande a rappelé à l'ordre l'aval de la filière, notamment à la suite de l'annonce du plan de sauvetage de l'élevage français, la veille. « Nous devons agir sur ce qu'est le sujet, c'est-à-dire les prix, aussi bien du lait que de la viande, et je pense à toutes les productions, porcine, bovine, et d'autres encore. Il y a là aussi des décisions qui ont été prises et qui vont maintenant se traduire car nous voulons qu'il y ait non seulement la distribution qui fasse l'effort indispensable pour rémunérer les producteurs, mais également les abatteurs et les transformateurs qui doivent rendre des comptes sur ce qui est en cause dans la filière », a-t-il expliqué.

 

L'ensemble des acteurs réunis à l'Assemblée nationale

Après le Sénat, le 16 juillet, c'est à l'Assemblée nationale, le 22 juillet au soir, que se sont réunis l'ensemble des acteurs des filières d'élevage bovin, porcin et laitier pour une audition publique, à la Commission des affaires économiques, animée par le député François Brottes (SRC). Stéphane Le Foll a également participé au débat. Les échanges « d'une courtoisie sans pareil », selon les termes de François Brottes, ont révélé l'ambiance qui règne dans les filières. C'est avec émotion que les représentants syndicaux de la production ont parlé des difficultés de l'élevage face à des industriels plutôt dans la justification, entre libéralisme, volatilité des cours et loi de modernisation de l'économie. A noter la présence de Dominique Chargé, président de la Fédération nationale des coopératives laitières, et surtout d'Olivier Picot, président de la Fédération nationale des industries laitières, absents au Sénat et que Gérard Larcher, président du Sénat, doit recevoir le 23 juillet. La loi de modernisation de l'économie (LME) ou encore la contractualisation sont revenus régulièrement sur le devant de la scène. Les députés Thierry Benoit (UDI) et Annick Le Loch (socialiste) seront mandatés, selon François Brottes, « pour une réflexion sur une période de trois mois au moins, pour mettre en perspective l'ensemble de ces filières secouées par un marché qui a bougé, par une concurrence qui n'est pas toujours loyale, mais aussi par des modèles économiques qui doivent sûrement être revus ».

Source Agra