Les éleveurs en colère disent "stop aux années de vaches maigres"
« GMS : tueur de ruralité ! » Les éleveurs sont en colère et le font savoir. Une série d’abattoirs sont bloqués depuis dimanche 14 juin par des éleveurs. Alors qu’une réunion de crise est prévue mercredi pour tenter de trouver une solution à la baisse des prix de la viande, la FNSEA avait prévenu depuis plusieurs jours que plusieurs abattoirs feraient l’objet de blocages en guise de protestation « coup de poing » face à « la perte de rentabilité des élevages ». La FNSEA a dressé une liste d'une quinzaine d'abattoirs qui devaient être bloqués à partir de dimanche dans une dizaine de régions.
Le blocage a débuté avec l'abattoir de Castres (Tarn), où une cinquantaine d'éleveurs de Midi-Pyrénées, du Languedoc-Roussillon et de l'Aquitaine étaient rassemblés dans l'après-midi. En Rhône-Alpes, le blocage de l'abattoir de Roanne a commencé vers 16 h. Affiliés à la FNSEA et aux JA, une vingtaine d'éleveurs ont pris position devant les établissements Sicarev pour dénoncer les prix d'achat pratiqués par les abatteurs et la grande distribution « qui ne couvrent pas les coûts de production ». Pour la FRSEA Rhône-Alpes : « La consommation de viande se maintient en France et en Europe et l'export est dynamique, mais les prix au supermarché ne baissent pas ». Conséquence : le prix payé au producteur, qui s'élevait à 4,50 €/kg (vache à viande) il y a quelques mois, tombe aujourd'hui à 3,70. Selon le syndicat, le manque à gagner par animal sorti de l'élevage serait de l'ordre de 300€ alors que « les coûts de production restent élevés ».
Des mouvements similaires se sont enclenchés en Auvergne et dans le Limousin, où les agriculteurs se concentrent sur l'abattoir de Villefranche d'Allier. En Poitou-Charentes, c'est l'abattoir de Bressuire (Deux-Sèvres) qui est visé, tandis que dans le Nord-Pas-de-Calais et Picardie, la FRSEA et les Jeunes Agriculteurs ont appelé au blocage de l'abattoir de Feignies (Nord).
Avec Agrafil
Pour en savoir plus sur le blocage de Roanne
