Les éleveurs ovins cherchent à rajeunir le profil des consommateurs

L'agneau, c'est bon, surtout dans l'assiette des consommateurs. De ce point de vue, la filière a « un gros souci », a rappelé Eric Greffe-Fonteymond lors de l'assemblée générale de l'association des éleveurs ovins de l'Isère qui s'est déroulée à la ferme du lycée agricole de La Cote-Saint-André début février. « On a encore perdu 5% de consommateurs dans le secteur de la viande ovine, alerte l'éleveur de Tullins, à la tête d'un troupeau de plus de 400 grivettes. C'est surtout une question de pyramide des âges : les jeunes mangent peu d'agneau. »
Prêt à consommer
En cause : le prix, la saveur prononcée de la viande et le manque de temps, voire d'imagination. Administrateur de la coopérative Agneau Soleil, Eric Greffe-Fonteymond ne s'avoue pas vaincu pour autant. « Il faut aller chercher les jeunes et s'adapter aux nouveaux modes de consommation, comme le steack haché. Il faut aussi qu'on arrive à toucher une population qui ne prend plus le temps de cuisiner. L'interprofession suggère par exemple de proposer du gigot en tranche prêt à consommer, des boulettes ou des plats cuisinés à base de produits locaux. » L'éleveur invite par ailleurs ses collègues à se structurer de façon à pouvoir écouler les tonnages tout au long de l'année. « En agneau de Sisteron, on a besoin de 700 animaux par semaine en moyenne. En ce moment, il y en a 2 000. Que faire des surplus ? Aujourd'hui, le gigot, c'est invendable. Il faut travailler la viande et la transformer en produits d'une certaine gamme, accessibles à tout le monde et proposés en grande surface », avance-t-il. Sauf que la transformation, ça coûte cher, font remarquer certains éleveurs. « Et il faudrait que ça paie », renchérit une autre.
C'est justement ce à quoi travaille Roland Bouvier, en tant que président de l'association des viandes agropastorales : « Nous sommes une dizaine d'éleveurs d'Agneaux d'alpage et d'Agneaux de nos fermes inscrits dans une démarche locale. Nous travaillons avec des bouchers et proposons de la viande en caissettes. C'est bien de vouloir vendre en local. Mais le problème souvent, c'est la logistique. Fournir les bouchers à Grenoble, ça ne pose pas de problème. Mais au-delà, c'est la galère. »
Identification
Autres dossiers importants abordés en AG, la prédation, bien sûr, mais aussi la reprise du service identification par la chambre d'agriculture. Avec plus de 900 élevages ovins déclarés, dont beaucoup de petits troupeaux et 80 % adhèrent au GDS, les Isérois voient leurs vieilles habitudes un peu chahutées. « Pour vous, ça ne change rien, rassure Béatrice Cocheril, du GDS. Le personnel ne change pas : il a été repris par la chambre d'agriculture et se trouve toujours à Grenoble. Vous devez simplement faire vos chèques à l'ordre de l'agent comptable de la Loire, et non plus du GDS. »
Courriers de notification
La technicienne explique également que le ministère démarre la gestion des présomptions de mouvement des caprins et des ovins. « Avec la mise à l'herbe, les particuliers vont venir chez vous chercher deux brebis pour tondre leur pelouse. A partir de mars, vous allez revevoir des courriers de notification. Ne paniquez pas : nous sommes là pour vous aider. Rappelez vous simplement qu'en cas de vente directe, vous devez déclarer le nom et l'adresse complète de la personne à qui vous vendez l'animal. Votre travail d'éleveur s'arrête là. » A charge pour le service identification d'envoyer un courrier au nouveau propriétaire pour qu'il se déclare comme détenteur d'un animal auprès de l'EDE.