Les moulins à la peine malgré un marché dynamique
La production et les ventes de farine ont progressé en 2024, mais les industriels tirent la langue à cause de la hausse des charges et la concurrence des importations allemandes.

Les quelque 400 moulins français ont produit 4,07 Mt de farine de blé en 2024, soit 5,5 % de plus en un an, selon l'Association nationale de la meunerie française (ANMF). Les industriels ont transformé 5,23 millions de tonnes (Mt) de blé (20 % de la récolte française). Les ventes de farine dans l’Hexagone ont progressé dans les mêmes proportions que la production (+ 5 %, à 3,86 Mt). Mais, « en raison d’une rentabilité au plus bas », l’ANMF tire un bilan en demi-teinte de l’année passée. « La profitabilité des moulins français s’est considérablement dégradée au cours des cinq dernières années », indique l’ANMF. L’explication : une « augmentation des charges de production qui ne sont pas intégralement répercutées sur les prix de vente ». La tendance ne s’est pas démentie en 2024, selon le syndicat : « la moisson, historiquement faible, a été marquée par d’importants problèmes de qualité qui ont contraint les moulins à un travail accru de tri et nettoyage ». Autre tendance forte de 2024 : une progression historique des importations de farine (400 000 t). Grâce à leur meilleure compétitivité, les industriels allemands ont fourni un quart des paquets de 1 kg vendus en GMS (50 000 t sur 200 000). « Les farines allemandes en sachet sont positionnées sur les segments premier prix et MDD, grâce à des charges de structure plus faibles, à l’accès à des blés et à des emballages moins chers », analyse le syndicat. Ironie du sort : ces farines allemandes sont parfois fabriquées à partir de blé français ; en 2024, l’Allemagne en a importé 350 000 t.