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Les Ovinpiades territoriales, une vraie partie de sport

La finale territoriale Rhône-Alpes des Ovinpiades s’est tenue cette année au lycée agricole de La Côte Saint-André.

Les Ovinpiades territoriales, une vraie partie de sport

Connaitre l'état d'engraissement des agneaux, tailler les onglons, lire une carte génétique d'un bélier... les six épreuves des Ovinpiades c'est du sérieux ! Plus de 25 jeunes issus d'établissements agricoles concouraient à la finale régionale territoriale Rhône-Alpes. Parmi eux, Pierre-Yves, Camille, Thorette, Vincent et Gabriel, cinq élèves du lycée agricole de Ressins, passent un par un, l'une des épreuves les plus redoutées : l'état d'évaluation corporel des brebis. En moins de trois minutes, l'élève doit noter de 1 à 5 trois animaux avant de faire asseoir l'un d'eux. « C'est difficile de noter l'état d'engraissement d'une brebis », explique Gabriel. « C'est une question d'habitude, confirme Nicolas Girard, technicien et membre du jury de cette épreuve, c'est important de connaitre l'état de son troupeau, et la technique pour les faire asseoir sans forcer sur son dos.» Dans le jury, un éleveur, un technicien et enseignant, sont chargés d'évaluer les manipulations des élèves. Chaque épreuve est basée sur des compétences que les élèves devront mobiliser s'ils décident de s'installer.
L'épreuve la plus appréciée, quant à elle, semble être le tri des brebis. « C'est une épreuve pratique, il suffit de passer la télécommande devant la puce de la brebis et de savoir lesquelles il faut réformer », raconte Gabriel. Les deux gagnants de ces Ovinpiades, annoncés à la fin de la journée, sont Benjamin Bellan du lycée de Précieux Saint Genest les Malifaux et Amélie Veyre du lycée Agricole de La Côte-Saint-André.

Découvrir la filière ovine

Plus qu'une compétition, c'est surtout l'occasion de faire connaitre la filière ovine. « Cela permet de découvrir l'ambiance de la filière ovine, c'est une petite filière. » explique Nicolas Girard. Marie Miquel, organisatrice de l'évènement confirme le diagnostic : « Le but est d'améliorer l'image des éleveurs ovins et de créer un lien entre ceux qui partent à la retraite et ceux qui pourraient s'installer. » Améliorer l'image car celle-ci souffrirait de quelques a priori... Selon Adrien Raballand, directeur de l'exploitation du lycée agricole de La Côte-Saint-André, la filière est encore vue « comme étant mal rémunérée et sans technicité». Alors qu'au vu des épreuves, c'est tout le contraire. « Il y a beaucoup de petits travaux physiques à réaliser avec des brebis : la tonte, le parrage, trier les brebis, les nourrir très précisément... et il y a beaucoup de surveillance à faire aussi », raconte Nicolas Girard.
Il en faut plus pour refroidir les concurrents. « A la base, je me suis intéressée à la filière par curiosité puis je suis tombée dedans », raconte Thorette. Malheureusement, cette curiosité pour la filière vient rarement de l'établissement scolaire : « Ce sont surtout des exploitations de vaches laitières en Auvergne-Rhône-Alpes, donc le programme scolaire est basé sur les bovins. La filière ovine est le parent pauvre de l'élevage », déplore Philippe Allaix, jury de l'épreuve de génétique du bélier.

Virginie Montmartin