Les paysans morts au champ d'honneur

En Isère, les paysans ne coupent pas les routes, ils les animent de sépultures. « Ici, reposent les agriculteurs morts pour avoir nourri la France », annonce une banderole plantée sur le rond-point de Brézins, sur la D 119. En contrebas, de sinistres croix de bois évoquant celles des champs de bataille de la Grande guerre rappellent l'ampleur du désastre. Viande, céréales, lait : toutes les productions sont touchées. Près de la Côte-Saint-André ou, plus au nord sur la D 1085, d'autres banderoles comparent le coût d'une bouteille d'Evian (1 euro 47) au prix d'un litre de lait (28 centimes). Le calcul est un peu faussé puisque le prix de base imposé par les laiteries et dénoncé par les éleveurs peut difficilement être mis en regard avec celui d'une bouteille d'Evian commercialisée en grande surface. La comparaison n'en est pas moins éclairante.
Cette action, lancée en fin de semaine dernière, devrait être suivie d'autres dans les jours à venir, suite à l'appel à la mobilisation lancé par les JA et la FDSEA.
MB