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Prédation

Loup : les pertes indirectes calculées par animal

Au lieu d’un montant forfaitaire lié à la taille du troupeau, l’indemnisation des pertes indirectes pour prédation est désormais calculée par tête. Une réforme qui vise plus d’équité dans la répartition des aides.

Loup : les pertes indirectes calculées par animal
Un arrêté, paru le 7 septembre au Journal officiel, révise le mode de calcul de l’indemnisation des pertes indirectes dues à la prédation par le loup, l’ours et le lynx.

C’est un dossier de longue haleine bouclé juste avant la chute du gouvernement Bayrou. Comme prévu par le Plan loup 2024-2029, un arrêté est paru le 7 septembre au Journal officiel qui révise le mode de calcul de l’indemnisation des pertes indirectes dues à la prédation par le loup, l’ours et le lynx. Principale nouveauté : leur niveau est calculé par animal (sans précision de l’espèce), avec un montant différencié selon l’orientation lait ou viande, ainsi qu’une dégressivité en cas d’attaques répétées. Pour les lots allaitants, les éleveurs toucheront la première année 2,5 € par animal en « parc clos » et 1,25 € pour ceux situés « en dehors d’un parc clos ». Les pertes indirectes sur animaux laitiers, elles, seront indemnisées à hauteur de 5 € la première année en « parc clos » (2,5 € « en dehors d’un parc clos »). Le texte fixe aussi un barème d’indemnités complémentaires pour les ovins reproducteurs, afin de « compenser l’impact de cette perte dans l’organisation de l’élevage de sélection ». L’indemnisation sera par exemple de 800 € pour un reproducteur mâle allaitant entre 11 mois et 7 ans ou de 172 € pour une brebis laitière. Ce complément s’ajoute aux indemnisations directes. Le texte rappelle d’ailleurs en annexe leurs montants pour l’ensemble des espèces prédatées (ovins, caprins, bovins, porcins, équins, ruches et canidés).

Un quart des montants versés

Selon le décret du 9 juillet 2019, les pertes indirectes comprennent « les pertes consécutives à la perturbation du troupeau du fait, notamment, du stress, de la moindre prise de poids, des avortements ou de la baisse de lactation », ainsi que les « frais vétérinaires liés à une prédation ». Elles « représentent un peu plus du quart des montants versés », peut-on lire dans le Plan loup 2024-2029. Leur calcul était auparavant largement basé sur un forfait lié à la taille du troupeau (arrêté du 22 février 2024). Un choix qui favorisait « les gros troupeaux ayant des petites attaques répétées, tandis que seraient plutôt lésés les petits troupeaux en production laitière/fromagère, notamment bovins », selon le document officiel. Comme préalable à cette réforme, l’Institut de l’élevage (Idele) avait évalué l’ampleur de ces pertes indirectes dans plusieurs systèmes de production ovins – la première espèce concernée par la prédation. Les résultats publiés en avril 2024 montraient une très grande variabilité des pertes : de 17 à 88 € par brebis dans les deux systèmes laitiers étudiés ; entre 4 et 72 € dans les cinq systèmes d’ovins viande.

Y. G.