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Initiative

« Mon boucher et moi » : une opération tournée vers le numérique

Dans le cadre du contrat régional d’objectif filière (Crof) bovin viande signé avec la Région Rhône-Alpes en 2014, Interbev a questionné plus de 2 000 bouchers sur leur mode de travail. Réalisée par Isara conseil, l’étude a permis d’avoir des réponses concrètes pour mieux cibler leurs attentes. Un tournant numérique s’annonce pour la profession.
« Mon boucher et moi » : une opération tournée vers le numérique

Écran télévisé, caisse enregistreuse, site internet et flashcode... Le boucher d'aujourd'hui souhaite vivre avec son temps.

C'est en tout cas la volonté d'Interbev, l'interprofession bétail et viande.

L'opération « Mon boucher et moi » vise à donner les clés d'une communication digitale aux artisans pour cibler une clientèle encore trop éloignée des boucheries.

 

S'ouvrir au numérique


« Pour le moment nous sommes une dizaine mais nous cherchons à mobiliser un maximum d'adhérents », explique Pascal Clavel, vice-président du syndicat de l'Isère et membre du comité de pilotage du projet.

Avec lui, une dizaine « d'ambassadeurs » prépare cette opération depuis presque deux ans. Un projet particulièrement tourné vers le numérique.

Accompagné par une agence de communication, il propose une sorte « d'offre à tiroirs » pour chaque boucher intéressé.

Elle se décline à travers un suivi personnalisé dans la gestion de la communication des professionnels comme, par exemple, la gestion d'une page Facebook personnalisée ou la création d'une future application mobile.

 

Lancement de l'opération

 

« Nous vivons dans un monde numérique. Il faut surfer sur cette tendance et être aussi bien référencé sur Internet que les grands groupes », ajoute-t-il.

Raphaël Rebattet, 30 ans, est boucher à Genas (69). Il n'a pas hésité une seule seconde avant de rejoindre l'aventure.

« On ne communique pas assez avec nos clients. C'est primordial de se démarquer de la grande distribution à travers un relai d'information plus large comme Facebook et Twitter », soutient-il.

Déçu par l'image trop souvent vieillissante du boucher, « barbare, au tablier plein de sang », il souhaite relever la profession. « Je baigne dans l'associatif depuis pas mal de temps. J'ai voulu me rendre utile et soutenir mes confrères ».

 

Avantages et contreparties


Qui dit avantages dit contreparties. Les bouchers qui souhaitent adhérer à cette opération devront respecter certaines règles...

Tout d'abord signer une charte et s'engager à ne vendre que de la viande de qualité.

« On doit garantir la traçabilité tout au long de la filière, respecter le bien-être animal et les techniques d'abattage autorisées », précise le jeune boucher.

La transparence fait partie des engagements clés pris par Interbev. « Le boucher doit être transparent avec ses clients sur les origines, les modes d'élevage, les labels, la proximité avec les éleveurs, même s'ils ne sont pas locaux », précise le syndicat.

Un discours qui devrait plaire à cette clientèle jeune qui a encore du mal à passer la porte des boucheries.

« On essaie déjà de les bichonner pour les fidéliser. On leur propose de la viande sous-vide, des emballages thermiques recyclables, des conseils de recettes mais ils ne sont pas encore assez nombreux », regrette Raphaël Rebattet.

Après une première formation sur l'utilisation des réseaux sociaux, une deuxième au mois de juin prochain devrait leur permettre d'améliorer leur gestion au quotidien, définir le bon prix de vente des produits et optimiser leurs prix de revient.

Alison Pelotier

 

Site : www.monboucheretmoi.org