Aviculture : « On maintient la pression ! »
Depuis le début de l’année 2025, les aviculteurs des régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté se mobilisent pour obtenir, notamment, une juste rémunération de leur travail.
À l’entrée principale du Sommet de l’élevage, les visiteurs pouvaient lire un cri d’alarme des aviculteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) et Bourgogne-Franche-Comté : « Volailles : consommation en hausse, revenus des éleveurs en berne : LDC ça suffit ! ». Une action qui s’inscrit dans la continuité de celles conduites vis-à-vis du numéro 1 de la volaille française depuis le début de l’année. « Il y a presque un an, nous avons fait un constat sans appel : un manque clair de rémunération, venant notamment de notre partenaire principal qui est LDC, explique Cédric Giraudet, président de la section régionale avicole de la FRSEA Aura. Pour peser davantage dans cette négociation, nous avons décidé de mener une action collective avec nos voisins bourguignons. » Après un premier courrier et une rencontre avec le géant de la volaille en début d’été, l’éleveur du Puy-de-Dôme reconnait : « Nous avons été écoutés, mais pas suffisamment entendus ». Hors de question, pour autant, pour les aviculteurs de baisser les bras. En septembre, un nouveau courrier est parti rappelant les différentes demandes, sans plus de succès.
Un poulet sur deux importé
« Nous avons obtenu des avancées, c’est une certitude, reconnaît Cédric Giraudet, président de la section régionale avicole de la FRSEA Aura. Mais cela ne suffit pas. Nous devons maintenir la pression ! La consommation de volailles est en augmentation en France notamment en restauration hors foyer. Il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui un poulet consommé sur deux en France est importé. Du côté des éleveurs, les charges ne cessent d’augmenter et les revenus ne suivent malheureusement pas », affirme le président de la section avicole de la FRSEA Aura. Selon Agreste, en juillet dernier, la consommation de viande de volaille était en effet supérieure de 9 % à la moyenne des cinq dernières années. Les exportations de viande de volaille sont, par ailleurs, dynamiques (+ 9,5 %) quand les importations ont augmenté de 1,1 % entre juillet 2024 et juillet 2025. L’évolution des importations a augmenté de 18,5 % en 2025 par rapport à la moyenne de ces cinq dernières années. En juillet, le solde commercial de la viande de volailles était ainsi déficitaire de 39 000 tonnes équivalent carcasse. « Aujourd’hui, j’ai du mal à comprendre pourquoi nous importons autant de poulets alors que la rémunération des éleveurs n’atteint pas la hauteur des charges, souffle Cédric Giraudet. Le marché est porteur et le développement de la filière est possible. Toutefois, aujourd’hui, la filière n’est plus suffisamment attractive, car nous avons de nombreuses contraintes et la rémunération n’est pas suffisante. »
50 €/tonne
Les revendications sont donc claires pour les éleveurs avicoles d’Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté. « Nous demandons à LDC de simplifier les cahiers des charges, nous remettons en cause certaines pénalités liées notamment à la salmonelle et demandons une augmentation de 50 €/tonne pour les éleveurs », conclut Cédric Giraudet.