Accès au contenu
FILIÈRE

Optimiser ses surfaces en élevage ovin

Sébastien Dugnas s'est installé en 2005 en tant que double actif, avant d'augmenter progressivement ses surfaces et son troupeau ovin, pour aujourd'hui conduire seul et à temps complet une troupe de 500 têtes sur la commune de Brousse. L'estive permet à éleveur d'optimiser ses surfaces.

Optimiser ses surfaces en élevage ovin
La journée ovine régionale a été l'occasion de découvrir le système d'exploitation de Sébastien Dugnas et d’évoquer différents sujets autour de l'élevage ovin.

C'est à Brousse, dans le Puy-de-Dôme, que la filière ovine régionale1 a choisi d'organiser, le 18 mars, une journée technique sur l’exploitation de Sébastien Dugnas. L'éleveur conduit seul une troupe de 500 brebis blanches du Massif central (BMC) qu'il a constituée progressivement dès son installation. « J'ai débuté sur quelques hectares que je tenais de mon grand-père. Petit à petit, j'ai acquis des terres pour atteindre 81 hectares. » Aux portes du Livradois-Forez, l'accès aux estives du col du Béal et du Mont du Forez a également participé à l'essor de son élevage.

L'autonomie alimentaire réduit les charges

Avec un chargement de 7,5 brebis par hectare, l'éleveur doit rivaliser de technicité pour optimiser ses surfaces et sa productivité. Il consacre ainsi 20 ha de ses surfaces à la production de céréales, intégralement autoconsommées. « Ça me permet de réduire les charges d'alimentation. » Les concentrés achetés représentent seulement 10 % des aliments consommés sur l'exploitation ; l'herbe pâturée et récoltée étant majoritaire. Dès son installation, 20 ans plus tôt, Sébastien Dugnas a rejoint la Cuma de son secteur, équipée d'une ensileuse auto-chargeuse. Atteindre l'autonomie en fourrage (sec et humide) et en paille est l'objectif annuel de l'éleveur. Il porte une attention particulière à l'ensilage en suivant scrupuleusement les hauteurs d'herbe. « Je veux récolter à la fois le plus possible et le meilleur. » Les agneaux, issus de deux périodes d'agnelages en mars et de septembre à décembre, sont élevés en bergerie. « Leur engraissement est mon plus gros poste de dépenses », révèle Sébastien Dugnas, qui explique rechercher des solutions pour optimiser davantage les charges alimentaires sur ce poste.

Des agnelles productives dès la première année

Habituellement, ses agneaux sont croisés avec de la charmoise « pour la facilité de naissance et leur croissance rapide ». L'éleveur a fait le choix de rester en race pure en 2024, en prévision de la demande d'animaux d'élevage pour reconstituer les cheptels touchés par la FCO. Dès leur première année, les agnelles auront deux agnelages. Un rythme soutenu pour ces jeunes animaux, d'où l'intérêt pour l'éleveur d'avoir une alimentation de qualité pour subvenir à leurs besoins. Elles sont ainsi élevées jusqu'à quatre mois avant d'être sevrées avec 900 g d'aliment pour agneaux, qui sera diminué progressivement jusqu'à 500 g. Elles gagnent ensuite les verts pâturages aux alentours de mi-avril. Les béliers seront introduits pendant 35 jours. Sébastien Dugnas affiche en moyenne une productivité numérique de 90 % sur les agnelles, un taux de 101 % de prolificité et une mortalité de 17,9 % (à titre comparatif, il est de 8 % sur les brebis). Les chaleurs et les inséminations artificielles sont synchronisées par la pose d'éponges, mais uniquement sur les brebis qui mettent bas en octobre et en décembre. Sébastien Dugnas ne pratique pas la mise bas à l'estive. Les brebis pleines redescendent trois semaines avant les naissances. « Elles pâturent les regains, plus riches, ce qui prépare la lactation. » Cette conduite d'élevage permet à l'éleveur d'atteindre une marge brute en 2023 de 73 € par brebis (aide ovine comprise). Les résultats de 2024 seront connus ultérieurement. Sébastien Dugnas n'a pas été touché par la FCO.

Mélodie Comte

1 - Inn'ovin, Idele, Inosys, chambre d'agriculture Aura, ROM Sélection, Sicarev Coop, Copagno et Apiv.