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Fruit et légumes

Organisation insuffisante ou freins dûs au droit de la concurrence ?

Le taux d'organisation des producteurs européens génère de grosses disparités dans le soutien financier européen, dénonce un rapport de la Commission de Bruxelles. Mais pour Luc Barbier, président de la FNPF, le problème vient plutôt du droit de la concurrence.
Organisation insuffisante ou freins dûs au droit de la concurrence ?

« La persistance d'une absence d'organisation ou d'un faible degré d'organisation dans certains États membres reste un problème de premier plan », avertit la Commission de Bruxelles dans un rapport critique daté du 4 mars sur les résultats de la réforme de 2007 du secteur des fruits et légumes. A la lecture de ce rapport, Luc Barbier, président de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF) se dit « surpris » que le droit de la concurrence ne soit pas abordé : « Cest un sujet qu'il aurait été intéressant de traiter. La Commission s'inquiète d'une organisation insuffisante de la production mais, en même temps, elle ne met pas en parallèle les freins mis aux organisations de producteurs à cause du droit de la concurrence. » En effet, dans son rapport, la Commission pointe le taux d'organisation faible. « L'historique des pays n'est pas pris en compte », répond Luc Barbier. Et d'expliquer : « Les nouveaux Etats membres sont des anciens pays de l'Est qui avaient une organisation très administrative, on ne peut pas leur demander d'aller aussi vite que nous. L'organisation de marché est tout de même assez récente. »

 

Le taux d'organisation des producteurs était en moyenne de 43,9 % seulement dans l'UE en 2010 (OP et groupements), avec d'énormes différences : de l'ordre de 90 % aux Pays-Bas et en Belgique, entre 50 % et 60 % en Allemagne ou en Espagne, entre 40 % et 50 % en Italie, en France ou au Royaume-Uni, moins de 10 % en Roumanie et Bulgarie. Dans les États membres où le taux d'organisation est faible, « la plupart des producteurs sont exclus des avantages directs du régime d'aide de l'Union », souligne la Commission, qui constate aussi que 18 % des OP dotées d'un fonds et d'un programme opérationnels approuvés reçoivent 70 % du soutien financier européen. Le rapport doit être présenté le 24 mars aux ministres de l'agriculture des Vingt-huit.