Panorama de l’agriculture régionale
Dans une publication du mois de juillet, la Draaf Aura a brossé le portrait agricole de la région. Entre montagnes et prairies, Auvergne-Rhône-Alpes se distingue par une mosaïque de productions diversifiées géographiquement spécialisées et de qualité.

D’une superficie de 70 000 km², Auvergne-Rhône-Alpes s’étend sur trois massifs montagneux : le Massif central à l’ouest, les massifs des Alpes et du Jura à l’est occupant 58 % de la surface agricole des exploitations. Les deux tiers de la superficie régionale sont d’ailleurs classés en zones de montagne ou de haute montagne. La région est également marquée par des zones de plaine, avec, en son centre et la traversant, la vallée du Rhône, et au nord du Massif central, les plaines de la Limagne. Sur ce vaste territoire, 48 100 exploitations agricoles cultivent 3,1 millions d’hectares. « Auvergne-Rhône-Alpes se classe au3ᵉe rang des régions françaises agricoles, mais occupe seulement la7ᵉe place en valeur de la production de la branche agricole, avec 7,1 milliards d’euros en moyenne sur la période 2020- 2022 », relève Agreste Aura.
Une diversité de production
Les prairies couvrent 71 % de la SAU régionale, orientant l’agriculture vers l’élevage d’herbivores, et notamment de bovins. « Auvergne-Rhône-Alpes est la 2e région française détentrice de vaches allaitantes et la 4ᵉ détentrice de vaches laitières », souligne la Draaf. En 2022, 9 600 exploitations, essentiellement concentrées à l’ouest de la région, détiennent des bovins allaitants. Les fermes spécialisées dans cette orientation produisent, le plus souvent, des animaux maigres destinés à l’engraissement, principalement pour l’exportation, et des vaches de réforme pour la viande. Les exploitations de bovins lait (13 % du total des exploitations), sont principalement situées en zone de montagne et se caractérisent par « des troupeaux de plus petite taille et par une productivité des vaches plus faible que dans les autres régions », note Agreste. Néanmoins, les exploitations laitières bénéficient d’une bonne valorisation du lait en raison de l’importance des fabrications fromagères sous signes de qualité. L’élevage ovin-caprin, dispersé au sein de la région, est détenu par des exploitations souvent de petite taille ou constitue un atelier complémentaire. Les élevages hors-sol (volailles de ponte, de chair et porcins) comptent un nombre limité d’exploitations spécialisées, « mais leur poids économique est néanmoins important, avec près de 7 % de la valeur de la production agricole », souligne la Draaf. Enfin, des systèmes mixtes de polyculture-élevage et des élevages hors sol côtoient les cultures, dans les plaines et les vallées. Concernant les productions végétales, les exploitations de grandes cultures (18 % du total) se retrouvent dans les plaines céréalières de la Limagne du val d’Allier, dans l’Ain et le Dauphiné. À côté de nombreux terroirs viticoles, le Beaujolais et les Côtes-du-Rhône sont les deux vignobles les plus renommés. L’arboriculture se concentre dans la vallée du Rhône qui regroupe la moitié de la surface nationale d’abricotiers. La région se distingue également par ses cultures spécialisées, parmi lesquelles la lentille verte du Puy en Haute-Loire et la lavande et le lavandin dans la Drôme.
Des exploitations de petite dimension
Entre 2010 et 2020, le nombre d’exploitations agricoles régionales a baissé de 23 %, tandis que la surface moyenne utilisée a augmenté de 24 hectares (ha). Cette dernière est de 59 ha en 2020, inférieure à la moyenne nationale (69 ha). Quatre exploitations sur dix, soit 19 000 en 2020, produisent sous au moins un signe de qualité, notamment en viticulture, bovins lait, aviculture et arboriculture. La vente en circuit court gagne du terrain entre 2010 et 2020 (30 %, + 7 points). Elle se pratique plus souvent qu’au plan national (23 %).
La main-d'œuvre agricole
L’activité agricole régionale représente l’équivalent de 77 500 emplois à temps plein (ETP) en 2022. Les chefs d’exploitation et co-exploitants concentrent 66 % du travail total, le salariat permanent représente 19 % des ETP et les saisonniers 11 %.
L’EBE inférieur au résultat national
L’excédent brut d’exploitation (EBE) est régulièrement inférieur à la moyenne nationale. « En 2023, l’EBE par actif non salarié est inférieur de 20 % au résultat métropolitain. Il existe de fortes disparités entre spécialisations d’une part et entre exploitations d’une même spécialisation d’autre part. Les subventions d’exploitation représentent plus de la moitié de l’EBE, contre moins de 40 % au niveau national. L’agriculture régionale est ainsi largement dépendante des aides », explique la Draaf.