Pastoralisme : une tradition plus moderne que jamais
Visibilité accrue au Sommet de l'élevage pour les acteurs du pastoralisme, un pan de l'élevage essentiel, à la croisée de multiples enjeux.
Il représente pas moins de 18 % de la SAU française et 22 % des cheptels (bovins, ovins, caprins) passent à un moment de l'année par une surface pastorale : c'est dire l'importance pour l'agriculture tricolore du pastoralisme qui revient depuis quelques années au-devant de la scène, tout particulièrement au Sommet de l'élevage où était inauguré mardi 7 octobre le stand « Les Rencontres pasto, » en présence d'Olivier Amrane, vice-président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, fidèle partenaire et soutien du Réseau pastoral Auvergne-Rhône-Alpes. « Notre objectif via ce stand est de faire connaître le pastoralisme au grand public, un pastoralisme qui fournit des produits agricoles de qualité, des produits phares, marqueurs de l'image de ces territoires, comme le beaufort ou le reblochon chez moi en Savoie, mais pas que... », a rappelé Emmanuel Huguet, président du Réseau pastoral Aura et de la Société d'économie alpestre de Savoie.
Vertueux à plus d'un titre
En effet, le pastoralisme entretient des paysages ouverts, accessibles désormais à des activités récréatives et touristiques, des espaces essentiels également dans la lutte contre les incendies dans le pourtour méditerranéen, notamment. Un pastoralisme vertueux à d'autres titres : pour l'environnement, le maintien de la biodiversité, le climat via le stockage du carbone dans les prairies... Autant de caractéristiques en phase avec les attentes sociétales. Mais les acteurs du pastoralisme doivent faire face à des enjeux prégnants, dont la prédation et les conflits d'usage. D'où le nom du stand, « « Rencontres pasto », avec la volonté d'échanger avec ces autres usagers et « mieux se comprendre ».
Trouver un terrain d'entente avec les autres usagers
« Ce pastoralisme constitue un véritable patrimoine ancestral et durant des siècles, ça a été la seule activité présente sur ces territoires. C’est pourquoi les nouvelles activités qui s'y développent doivent le faire en respectant cela. Il y a un vrai besoin de se parler pour trouver un terrain d'entente », prône le Savoyard qui se félicite de voir la jeune génération perpétuer cet héritage avec la même passion. « Ce que je ressens beaucoup, c'est la fierté de ces hommes et ces femmes qui transhument avec un sentiment particulier quand ils montent en alpage, celui de se retrouver chez eux... », décrit Emmanuel Huguet, heureux de voir, dans chaque famille, « un gamin qui, très tôt, commence à courir après les vaches ».
P. Olivieri
2026, l'Année du pastoralisme
Après avoir acquis une dimension nationale l'an dernier, européenne lors de cette édition 2025 (avec des homologues italiens, suisses, espagnols, bulgares), le Réseau pastoral et son stand vont encore monter en puissance au Sommet de l'élevage en 2026, décrétée Année internationale du pastoralisme par la FAO, avec l'ambition d'accueillir des représentants du pastoralisme de chaque continent.