Post-Brexit : les inspections à l’import reportées
Le Royaume-Uni a annoncé le report des contrôles phytosanitaires aux frontières du Royaume-Uni pour les fruits et légumes européens. Une annonce bien accueillie en France.

Dans un communiqué de presse le 2 juin, le gouvernement britannique a annoncé qu’il supprime les contrôles aux frontières pour les fruits et légumes jusqu’au 31 janvier 2027, dans l’attente d’un nouvel accord sanitaires et phytosanitaires (SPS) avec l’Union européenne (UE). « Cela signifie que les contrôles sur les fruits et légumes à risque moyen (notamment les tomates, les raisins, les prunes, les cerises, les pêches, les poivrons, etc.) importés de l’UE n’entreront donc pas en vigueur cet été », est-il précisé. L’accord, dont les détails doivent encore être négociés, devrait instaurer une zone sanitaire et phytosanitaire entre le Royaume-Uni et l’UE, « réduisant les coûts, allégeant la pression sur les prix des denrées alimentaires » et supprimant les contrôles SPS de routine aux frontières pour les exportations et les importations de produits alimentaires. « La protection de la biosécurité au Royaume-Uni demeure une priorité absolue du gouvernement et la surveillance axée sur les risques liés à ces produits continuera », a précisé Sue Hayman d’Ullock, sous-secrétaire d’État au ministère de l’Agriculture (Defra).
Satisfaction des deux côtés de la Manche
L’interprofession britannique de fruits et légumes (Fresh Produce consortium/FPC) a salué une « réalisation unique obtenue uniquement grâce au lobbying incessant de FPC, à son engagement stratégique auprès des médias et à son dialogue direct avec les hauts fonctionnaires et les ministres ». Elle estime l’économie générée par cette mesure à 200 millions de livres (237 millions d’euros) par an pour les opérateurs anglais. « De plus, les fruits et légumes resteront également exonérés de la redevance d’utilisation commune (CUC) lorsqu’ils entrent par le port de Douvres et l’Eurotunnel, un avantage considérable pour les importateurs utilisant ces principaux points d’entrée », ajoute le FPC. Cela devrait présenter environ 700 000 expéditions exonérées par an. De ce côté-ci de la Manche, la satisfaction est aussi de mise : « C’est une excellente nouvelle qui va rendre plus simple et plus fluide le commerce, sans contraintes administratives inutiles et onéreuses pour le consommateur anglais », explique Daniel Soares, directeur international chez Interfel contacté par Agra Presse. Le Royaume-Uni est la sixième destination à l’export des fruits et légumes français (180 000 tonnes en 2024/2025, 45 % de pommes). Même son de cloche en Espagne : le ministre de l’Agriculture, Luis Planas, a précisé à l’agence de presse agricole Efeagro, espérer « parvenir à un accord sur les produits phytosanitaires qui nous permettra d’exporter vers le Royaume-Uni dans des conditions similaires à celles des exportations vers les pays de l’UE ».
P. G.