Accès au contenu
Jeunes agriculteurs

Pour une Pac réellement commune

En clôture du congrès Jeunes agriculteurs, qui se tenait à Auch, dans le Gers, du 3 au 5 juin, les intervenants ont égrené leurs nombreuses demandes pour maintenir et développer l’outil de production agricole, notamment à travers la politique agricole commune. La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a quant à elle annoncé un soutien au revenu des jeunes installés. 

Pour une Pac réellement commune
Lors de son discours de clôture, le président de Jeunes agriculteurs, Pierrick Horel, a milité pour une hausse du budget de la Pac de 10 %.

En clôture du 58e congrès de Jeunes agriculteurs (JA) le 5 juin, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau s’est inquiété : « La France perd son outil de production ». Il a ainsi demandé aux autorités françaises et européennes de donner « un cap, une visibilité », insistant pour « remettre l’ouvrage sur le métier » sur le dossier du revenu, à travers un quatrième volet de la loi Égalim. Pour Arnaud Rousseau, il n’est pas question non plus que le budget de la politique agricole commune (Pac) soit noyé dans le budget général. « Nous voulons une Pac avec deux piliers », a-t-il martelé. Un sentiment partagé par le président de JA, Pierrick Horel qui a appelé de ses vœux une Pac « réellement commune », dans l’esprit de celle qui a cimenté l’esprit européen. « Nous voulons une Pac plus simple, ce qui ne signifie pas une Pac au rabais », a-t-il affirmé, réclamant un « budget en hausse de 10 % […] L’argent de la Pac, c’est pour les agriculteurs, pas pour les autres secteurs ». Les JA ont d’ailleurs donné à la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, un document de 28 pages intitulé « Pour une nouvelle Europe agricole ». Centré sur la future Pac post-2027, le fascicule insiste sur cette augmentation de budget justifiée par « le rôle géostratégique » que l’agriculture joue en Europe et dans le monde, par l’impact du changement climatique qui pèse sur les exploitations et enfin « le défi générationnel : il est impératif d’installer des jeunes agriculteurs ». Les JA qui entendent renforcer les objectifs de la Pac demandent un ciblage des aides « vers des agriculteurs actifs, formés et productifs ». « Il n’est pas question de donner à n’importe qui, sans conditions minimales de formation ou de production », a martelé Pierrick Horel.

« La plus précieuse de nos politiques »

Dans le document, JA suggère que les aides couplées soient majorées sous condition, comme la mise en place de contrats d’avenir, de pratiques vertueuses, de soutiens aux jeunes agriculteurs. Le document propose aussi de sécuriser l’installation des jeunes à travers l’aide complémentaire aux revenus du jeune agriculteur (ACJA). Sur ce dossier, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a assuré qu’une partie des aides Pac viendrait abonder cette ACJA. En effet, ce sont 55 millions d’euros de reliquats du Plan stratégique national (PSN) (enveloppe du Feader) qui vont être transférés sur l’ACJA. Ainsi, le montant de cette aide passera de 4 400 à 5 530 € soit une augmentation nette de 25 % en 2026 et en 2027. Dans le même esprit, Annie Genevard, a décidé de simplifier les plans de contrôle de la Dotation aux jeunes agriculteurs (DJA). Ce qui permettra de « faire sortir du risque de remboursement plus de 90 % des dossiers. » Quant aux 10 % des dossiers restants, « le ministère appréciera, au cas par cas, les circonstances exceptionnelles », c’est-à-dire la météorologie, la Covid, ainsi que les contingences économiques, familiales ou sanitaires. Quant à la Pac post-2027 et aux menaces de fongibilité du budget dont on connaîtra les détails le 16 juillet prochain, la ministre a insisté sur le fait qu’elle constitue « la plus précieuse de nos politiques communes. C’est un combat qui sera rude face à une commission européenne déterminée », a-t-elle dit. Le prochain congrès JA se tiendra du 2 au 4 juin à Bourg-en-Bresse (Ain).

Christophe Soulard