Prix du CO2 : de quoi parle-t-on ?

Le prix du CO2 « est fixé à un niveau insuffisant » pour accélérer le développement des énergies renouvelables, a déclaré Jean-Louis Bal, le président du Syndicat des énergies renouvelables (Ser), lors d'un colloque annuel, fin janvier.
Quand il évoque le prix du CO2 de 22,50 euros la tonne pour 2017, puis de 56 euros en 2020, puis de 100 euros en 2030, il s'agit d'un prix défini par la Commission européenne et repris par la loi de transition énergétique, explique Damien Mathon, délégué général du Ser.
Cette taxe vise les émissions de CO2 induites par la consommation diffuse, celle du particulier qui remplit son réservoir de voiture à la pompe par exemple.
Quotas de CO2
Dans le système d'échange des crédits de carbone, les prix de marché de la tonne de CO2 sont actuellement de l'ordre de 5 à 6 euros.
Ce système concerne les industries fortement émettrices comme la sidérurgie, cimenterie, papeterie, verrerie, centrales thermiques.
Les industriels de ces secteurs ont des quotas de CO2.
Lorsque l'un d'entre eux n'utilise que 80 tonnes sur 100 tonnes que lui alloue son quota, il peut vendre les 20 tonnes non utilisées à un industriel qui serait en dépassement de son quota.
À 5 euros la tonne, on ne change rien sur le système électrique, selon Damien Mathon, les énergies renouvelables (ENR) ne percent pas.
Il faut un prix de 30 euros pour que les centrales à charbon commencent à basculer vers le gaz comme source d'énergie, le gaz étant moins émetteur de gaz à effet de serre que le charbon.
Et pour basculer vers les ENR, il faudrait un prix de la tonne de CO2 de 80 à 100 euros pour la production d'électricité renouvelable.
Source : Syndicat des énergies renouvelables