Des inquiétudes et des demandes auprès de l'Elysée
Les grands sujets d’actualité agricole ont été abordés par une délégation d’élus FDSEA, JA et Chambre d’agriculture de l’Isère avec le conseiller territorial de l’Élysée, en marge de la venue d’Emmanuel Macron ce jeudi 27 novembre en Isère.
En marge de la venue du président de la République Emmanuel Macron à Varces ce jeudi 27 novembre, une délégation d’élus de la FDSEA de l’Isère, de Jeunes agriculteurs et de la Chambre d’agriculture de l’Isère, ainsi que le président de la MSA Alpes du Nord a rencontré en préfecture de Grenoble Laurent Carrié, préfet et conseiller territorial auprès de l’Elysée.
Les responsables ont balayé tous les sujets d’actualité, faisant part de leurs inquiétudes et de leurs demandes de soutien de l’État dans certains dossiers.
Stocker l'eau, arroser
Coprésident des JA, Axel Masset a abordé la question des normes environnementales et de la compétitivité des exploitations. « L’arboriculture souffre de concurrence déloyale », déclare l’agriculteur de La Terrasse qui défend l’application de clauses miroir. « Le conseiller nous a rassurés sur le Mercosur en disant qu’en l’état le traité ne serait pas signé par Emmanuel Macron, ajoute Nathalie Faure, de la FDSEA de l’Isère. Des avancées sont attendues. »
L’irrigation et la nécessité de stocker de l’eau ont aussi été évoquées. « Nous avons besoin que les contraintes soient allégées, déclare encore Axel Masset. Si l’on arrose, c’est pour nourrir la population et il est nécessaire de stocker de l’eau. Car il pleut toujours autant annuellement, mais davantage en hiver qu’en été. Nous voulons aussi que les moyens soient mis sur la recherche variétale pour l’adaptation au changement climatique. »
Consommation foncière
Sur la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) Jean-Max Lebaillif, coprésident des JA et René Féchoz-Christophe, président de la MSA Alpes du Nord, ont remercié le Gouvernement pour son action et ont demandé que ceux qui n’ont pas respecté les règles soient sanctionnés. Ils réclament également des compensations pour les 15 communes du département qui ne peuvent pas commercialiser leurs bêtes depuis le mois de juillet.
Un des gros sujets discuté a été la consommation de foncier en Nord-Isère avec les grands projets comme le Lyon-Turin. Les agriculteurs redoutent en effet les prélèvements sur des terres agricoles pour compenser l’emprise des chantiers et souhaitent que les compensations s’effectuent à une échelle plus large.
Il a également été question de la taxe carbone pour laquelle le conseiller s’est voulu rassurant en indiquant qu’il y aurait une forme de compensation.
Préserver l'élevage
Nathalie Faure a quant à elle manifesté son inquiétude sur les possibles dérives du PAIT (plan alimentaire interterritorial). « Il est indiqué dans les rapports que la PAIT se base sur la décarbonation de l'Europe, ce qui signifie consommer moins de viande et donc moins de production animale au niveau territorial. Or, il est important que les enfants mangent de la viande dans les cantines et de préserver les élevages. Car il n’y a pas de prairies sans élevage et elles sont importantes pour la biodiversité. »
Les autres sujets abordés concernaient le budget de la PAC, les impasses de la loi Duplomb, la prédation et les quotas de prélèvement, ainsi que la situation des filières dans le département.
« C’est toujours bien d’être écouté et de faire remonter les problématiques de terrain », considère Axel Masset au terme de cette rencontre d’une heure et demi. « Ce sont des gens très à l’écoute », note qussi Nathalie Faure pour qui les conseillers de l’Elysée évaluent la situation sur le terrain.
Isabelle Doucet