« Sensibiliser aux problématiques forestières »
Guy Charron, le président de l’Association des communes forestières de l’Isère (Cofor), a profité de l’assemblée générale de la structure qui s’est tenue le 6 juin, à Susville, en Matheysine (1) pour parler de l'ensemble des problématiques de la forêt.

Quels sont les sujets que vous avez évoqués lors de cette rencontre ?
« Ils ont été nombreux ! Nous avons commencé par parler de l’adaptation que doit réaliser la forêt au changement climatique et de l’accroissement du risque d’incendie induit. Ainsi, nous avons évoqué la politique menée en Isère et les obligations légales de débroussaillement qui concernent les communes de l’ensemble du pourtour de l’agglomération grenobloise et d’autres, notamment dans le Grésivaudan (2). Sollicités par la Préfecture de l’Isère, nous dispensons des formations sur ce sujet. Nous avons également abordé le travail au long cours mené en matière d’équilibre sylvocynégétique. Grâce à la concertation mise en place avec les différents acteurs concernés, nous arrivons à faire passer nos messages, nous sommes de plus en plus entendus. Certes, il reste des secteurs sensibles, mais dans l’ensemble, les choses avancent.
Le déploiement de l’opération proposée par le Département de l’Isère intitulée « Un arbre un habitant » se poursuit. Où en est-elle ?
Mis en place en 2022, ce projet s’inscrit dans la Politique de transition écologique (PTE) du Département et continuera jusqu’en 2028. Associée à cette démarche pour aider la collectivité à sensibiliser les élus de toutes les communes forestières de l’Isère, la Cofor intervient auprès d’eux, leur fait part de l’existence de ce programme, les accompagne dans sa mise en œuvre, alors que l’ONF est présent sur les aspects techniques. A ce jour, 173 000 plants ont déjà été plantés par les communes. Comme ce programme revêt aussi un intérêt pédagogique, nous les incitons à se rapprocher des écoles maternelles et élémentaires et à faire en sorte que ces plants soient plantés par les enfants. Cela permet ainsi de les sensibiliser aux problématiques forestières. Dans le même objectif, nous portons le projet mis en place par l’Association nationale des communes forestières « Dans 1 000 communes, la forêt fait école », qui vise à faire appréhender aux enfants la gestion durable et multifonctionnelle de la forêt et le rôle de leur commune dans celle-ci.
Vous avez organisé à l’automne dernier les Forestivités (3). Quel bilan avez-vous fait de cette manifestation ?
Le retour est très satisfaisant. Nous avons eu de nombreux visiteurs. Le format de cet évènement qui se déroule durant deux semaines dans l’ensemble du département plaît. Le travail de collaboration avec les territoires fonctionne bien, il nous permet de proposer de nombreuses animations pour mieux faire connaître la forêt à la société, ses problématiques et ses enjeux, et faire comprendre aux gens leurs contradictions entre leurs attentes et leurs choix de consommation, ce qui reste le but de cette opération. Cette manifestation, dont le concept a été déposé à l’INPI (4), a été remarquée. Il a d’ailleurs été repris par l’Association nationale des communes forestières dans son guide du médiateur, et plusieurs départements dont la Savoie, veulent l’organiser. Cela nous fait plaisir de voir que nos actions, souvent novatrices, sont reprises. Cela a aussi été le cas de « Vis ma vie de bûcheron ».
Quels sont les autres projets dans lesquels la Cofor est impliquée ?
Nous sommes engagés aux côtés de l'association Bois des Alpes, qui a lancé le « Manifeste Bois des Alpes », qui incarne une démarche collective de la filière pour faire en sorte que les équipements et aménagements construits pour les besoins des Jeux Olympiques d’hiver de 2030 soient prioritairement réalisés en Bois des Alpes. Grâce à l’excellence technique de nos savoir-faire régionaux, l’idée est d’associer l’ensemble des corps de métiers intervenant dans la filière bois (scierie, charpentier, menuisiers, architectes, maîtres d’ouvrage…) et de contribuer à ce que ces jeux soient sobres et vertueux. Pour nous, cela représente une formidable opportunité de mieux faire connaître cette certification et d’y associer davantage d’entreprises ».
Propos recueillis par Isabelle Brenguier
(1) En présence de Cyrille Madinier, vice-président du Département de l’Isère en charge de l'agriculture, de la forêt et de la ruralité, Patricia Morhet-Richaud, vice-présidente de l’Association nationale des communes forestières, Emmanuel Serre, vice-président de la Communauté de Communes de la Matheysine, Alain Meunier, président de l’Union régionale des associations de communes forestières
(2) La liste des 37 communes classées figure sur le site de la Préfecture de l’Isère.
(3) La prochaine édition des Forestivités en Isère aura lieu à l’automne 2026.
(4) Institut national de la propriété industrielle