Sodiaal vise 470 €/1 000 litres de lait en 2025

« Pour la deuxième année consécutive, Sodiaal présente des résultats annuels solides et un prix du lait soutenu », annonçait un communiqué de presse de la coopérative laitière française, le 18 juin dernier. Un bilan confirmé le 8 juillet lors de la réunion des partenaires organisée par Sodiaal Union Sud-Est et présidée par l’éleveur rhodanien, Sébastien Courtois. Sur le plan de la collecte, même si la fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotypes 3 et 8 et la maladie hémorragique épizootique (MHE) ont particulièrement touché l’Est de la France, la collecte est restée stable à 4,3 milliards de litres de lait, soit une moyenne de 480 000 litres par exploitation sur l’année au niveau français, marquée par une légère inflexion de 0,6 % par rapport à 2023. Elle a été de 350 000 litres dans le Sud-Est. « La pousse de l’herbe a été au rendez-vous tout au long de l’année 2024. Il est certain que les conditions sanitaires et le réchauffement climatique viennent impacter nos prévisions et nos productions », a expliqué Sébastien Courtois.

Un prix du lait soutenu en 2024

Du côté des prix aux producteurs, la coopérative laitière a maintenu une rémunération moyenne du lait conventionnel de 480 €/1 000 l. Dans le détail, le prix de référence moyen à 38-32, toutes primes et qualités confondues (TPC/TQC), s’est élevé en moyenne, en 2024, à 441,50 €/1 000 l, auquel viennent s’ajouter la valorisation de la matière grasse, du taux de protéine et de la qualité, qui s’affiche à une moyenne de 23,9 €/1 000 l, et la redistribution et les intérêts des parts sociales à hauteur de 14,8 €/1 000 l. À noter, également, un rebond des commodités fin 2024, après une forte chute en 2023. « Il s’agit d’une moyenne et il n’est pas interdit d’être au-dessus. Le travail de l’éleveur fait souvent la différence », a noté Sébastien Courtois avant de poursuivre. Concernant le lait bio entier, le prix moyen s’est situé à 530 €/1 000 l. Ce marché en crise depuis deux ans maintenant a vu l’horizon s’éclaircir au sein de la coopérative avec la signature d’un nouveau partenariat avec la coopérative danoise Arla pour la production à façon de lait infantile. « Ce nouveau marché offre de bonnes perspectives à Sodiaal, car il va contribuer à désengorger le marché français du lait bio », a souligné Yvan Ogier, producteur dans la Loire et référent bio de Sodiaal.

Réduire l’écart avec le reste de l’Europe

Ainsi, si Sodiaal présente un prix du lait moyen soutenu, au niveau européen, « la moyenne est beaucoup plus réactive », selon Sébastien Courtois, que dans l’Hexagone. En Allemagne, par exemple, le prix du lait est reparti à la hausse en fin d’année 2024, après une forte chute en 2023, pour atteindre, début 2025, 514 €/1 000 l contre 466 € en France. « Les autres pays européens sont plus habitués que nous à la volatilité. Le différentiel se creuse. Nous devons nous interroger sur la manière de réduire l’écart. Si Égalim a plutôt bien fonctionné, notamment pour le lait, ne sommes-nous pas arrivés au bout d’un système ? » a ajouté le président de l’Union Sud-Est, pointant la nécessité d’intégrer les négociations des marques de distributeurs dans Égalim.

Objectif 2025 : sur la bonne voie

Pour 2025, les perspectives de collecte sont davantage orientées à la baisse. « À fin mai, le cumul de collecte se situait à 1,5 point en dessous de la collecte à date de 2024. C’est un véritable point de vigilance. Pour autant, du fait d’une poursuite des demandes de hausses de prix en grandes et moyennes surfaces, d’un rebond du marché du beurre, malgré une incertitude sur la poudre et un prix du lait allemand soutenu, les perspectives de prix du lait en 2025 sont bonnes. Il y a un véritable enjeu de volume et de prix. Nous devons notamment croiser le fer avec la grande distribution pour passer les hausses. Nous avons pour objectif d’atteindre un prix moyen 38–32 TPC/TQC de 470 €/1000 l en 2025. Nous sommes sur la bonne voie. Pour attirer des jeunes, il faut du prix et une communication positive sur notre filière. Nous devons donner de la visibilité sur la longueur et donner du sens au système des producteurs. Chaque année, le prix du lait que nous proposons donne un peu d’oxygène », a projeté Sébastien Courtois. Concernant le bio, les perspectives du prix du lait sont en nette progression avec un objectif à +20 €/1 000 l à fin septembre. 

Marie-Cécile Seigle-Buyat