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Mauvaises récoltes

Stephane Le Foll annonce un plan de soutien aux céréaliers

Stephane Le Foll annonce un plan de soutien aux céréaliers

Le Conseil des ministres a décidé le 27 juillet de lancer un plan d'« aide » au secteur des grandes cultures, alors que les récoltes s'annoncent très mauvaises, a annoncé Stéphane Le Foll.

Ce plan prévoit des mesures fiscales, le report de cotisations sociales et des mesures spécifiques sur le remboursement de la TVA, face aux « grandes difficultés » des céréaliers, a expliqué le ministre lors du compte rendu du Conseil.

Un « fonds de garantie » doit également être mis en place par la Banque publique d'investissement (BPI), « pour aider à la mise en œuvre des allègements et des reports de prêts au niveau bancaire », a-t-il dit.

Les producteurs pourront invoquer le « cas de force majeure » et bénéficier de la majorité de leurs aides quand les évènements climatiques ne permettent pas de se conformer aux règles de la Pac, ajoute le compte-rendu du Conseil, indiquant aussi des dérogations possibles au sujet des Cipan (Cultures intermédiaires pièges à nitrates).

Le plan sera « concrètement évalué début septembre » avec « l'ensemble de la profession agricole », lorsque l'ampleur des mauvaises récoltes se sera affinée, a précisé M. Le Foll devant la presse dans la cour de l'Elysée.

Rendements « trois fois moins élevés que d'habitude »

« La situation est d'une très grande gravité, c'est du jamais vu », a alerté le président d'Orama, Philippe Pinta, chiffrant la baisse de rendement en blé à 2 t/ha par rapport à 2015.

« Il y a des catastrophes que l'on imagine pas », avec, dans certaines fermes, des rendements « trois fois moins élevés que d'habitude », ainsi que « la moitié ou les trois-quarts du chiffre d'affaires en moins », d'après lui.

Au cœur d'un plan d'aides réclamé par Orama, un prêt de trésorerie à taux nul pour couvrir les dépenses de mise en culture à l'automne, de 400 euros/ha, et les annuités d'emprunts, de 300 euros/ha. Le syndicat veut entre autres la reconnaissance en catastrophe naturelle des principales zones touchées, une prise en charge par les assureurs, des mesures sociales et fiscales, une avance sur les aides Pac, un moratoire sur le prélèvement redistributif.

Et de rappeler l'engagement de Stéphane Le Foll sur un point d'étape en 2017 au sujet de la convergence des aides Pac.

Orama s'oppose à un prélèvement redistributif de 15 % en 2017-18, souhaitant le voir baisser à 5 %.

La récolte de grains estimée en baisse de 20 % par ODA

ODA, société de conseil en gestion du risque prix en grandes cultures, a estimé la récolte de grains à 63,2 Mt, en baisse de 20 % sur un an. « La récolte française, toutes céréales et oléagineuses confondues, est en baisse de 15,1 Mt à 63,2 Mt », selon un communiqué.

Concernant le blé tendre, la prévision d’ODA coïncide avec celle d’Orama : elle ressort à 30,4 Mt (contre 40,9 Mt en 2015, 37 Mt en moyenne sur cinq ans).

« Les premiers résultats sur les Hauts-de-France et la Normandie pourraient nous amener à revoir notre prévision en blé tendre à 29,4 Mt », poursuit le communiqué.

La récolte est chiffrée à 10,4 Mt d’orge (13 Mt, 10,9 Mt), 13,3 Mt de maïs (13,9 Mt, 15,7 Mt), 4,4 Mt de colza (5,3 Mt, 5,2 Mt), 1,2 Mt de blé dur (1,8 Mt, 1,9 Mt).

ODA signale une qualité du blé tendre « exceptionnelle » en caractéristique meunière mais « faible » en poids spécifiques dans les zones à faibles rendements.

Cela va nécessiter de la part des acheteurs « un travail de découverte de la meilleure valorisation de ces blés, excellents mais atypiques », souligne le communiqué.

Moins touchées, les zones d’approvisionnement portuaires « devraient sans difficulté fournir aux exportateurs les qualités requises ».

Source : Agra