Tout ne va pas pour le mieux

Lors de son audition devant le Sénat le 6 février, pour y faire le bilan des Etats généraux de l'alimentation (Egalim), le président de l'Ania (industrie agroalimentaire) Richard Girardot rapporte des demandes de déflation de la part de la distribution, lors des négociations commerciales en cours.
Des demandes de déflation entre 1,5 et 4% aux PME
Après avoir récolté 400-450 remontées de ses membres, l'Ania estime que les PME (80% des remontées) subissent de nouveau des demandes de déflation de la part de la distribution (centrales nationales), comprises entre 1,5 et 4%. « L'objectif de ruissellement vers l'amont, qui était poursuivi, n'est atteint que dans un marché, le lait, et un petit peu dans certaines niches, telles que la pomme de terre », constate Richard Girardot. Il évoque également une « démarche enclenchée » dans la filière céréales. « Mais nous n'avons pas trouvé les solutions pour recréer cet esprit de filière qui était l'objectif que nous nous étions fixés collectivement », regrette-t-il.
« Pas de contrainte pour organiser le ruissellement »
Le président de Coop de France, Dominique Chargé, a regretté qu'il n'y ait « pas de contrainte pour organiser le ruissellement » de la valeur vers l'amont de la filière. Selon l'éleveur, « la hausse du SRP (seuil de revente à perte) concerne des produits parmi lesquels peu utilisent de la matière première agricole de nos régions. Nous attendons de voir comment va fonctionner le retour vers les produits agricoles de nos territoires qui étaient sur-margés jusqu'ici ».
Dominique Chargé confirme que les négociations « se passent bien » dans le lait, « car tout le monde a compris que le prix du lait est le thermomètre de l'ambiance agricole française. Mais il ne faudrait pas que ce soit l'arbre qui cache la forêt », citant notamment des difficultés en viande.
Le président de Coop de France craint également des répercussions négatives sur les marques de distributeurs (MDD), et une « tendance à faire bénéficier le consommateur », plutôt que l'agriculteur, des marges dégagées grâce à la hausse du SRP. Il rapporte enfin de nouvelles pratiques des distributeurs, qui pourraient aboutir à un « contournement de l'objectif d'alignement des taux de promotion ».
«Le lait est l'arbre qui cache la forêt »
Lors de son audition devant le Sénat le 6 février, pour y faire le bilan des Etats généraux de l'alimentation (Egalim), le directeur général de l'Ilec (grandes marques) Richard Panquiault a déclaré que « le lait est l'arbre qui cache la forêt. Il y a un paquet de filières, en céréales, fruits et légumes ou en viande, où il ne s'est rien passé ».
Richard Panquiault dénonce « des effets de bords négatifs » du relèvement du seuil de revente à perte (SRP), et demande à la DGCCRF de contrôler attentivement d'éventuelles situations de « déséquilibre significatif ». Il constate que, deux jours après la mise en œuvre du nouveau SRP, « il y a des péréquations (...) Une partie de la masse dégagée avec le SRP est créditée dans les marques de distributeurs et sur les cartes de fidélité, pour les marques qui sont l'objet du relèvement de 10% »