Trois milliards d'euros en trois ans pour l'agriculture et l'élevage français

Réunis place de la Nation où ils attendaient des annonces fortes en matière de prix, de charges, de normes, de fiscalité, de contrôles sociaux et environnementaux, les agriculteurs ont été rejoints par Xavier Beulin et Manuel Valls en début d'aprés-midi, après leur entrevue à Matignon. Après avoir affirmé être mobilisé « pour que la France demeure la première puissance agricole d'Europe. Car l'agriculture, c'est notre patrimoine, c'est aussi notre avenir car elle est un formidable atout pour notre économie, pour l'équilibre de notre balance commerciale », il annonce :
- la prise en charge des intérêts d'emprunt pour un montant de 100 millions d'euros,
- la prise en charge des cotisations sociales pour un montant de 50 millions d'euros,
- un alignement de la cotisation maladie sur celle des indépendants,
- et porter à 350 millions d’euros par an pendant trois ans le soutien public à l’investissement.
Au final, l’ensemble des mesures présentées aux agriculteurs par Manuel Valls représente « trois milliards d’euros en trois ans qui seront investis dans l’agriculture et l’élevage français ». Sur la simplification des normes, Manuel Valls a aussi indiqué que des tests et des expérimentations seraient lancés à partir de février 2016. En attendant, « aucune nouvelle mesure nationale sera prise au-delà des obligations européennes ».
Dans la foulée, Xavier Beulin s'est adressé à ses troupes pour préciser les engagements du Premier ministre : un doublement de l’enveloppe - soit 50 millions d’euros de plus - pour les intérêts d’emprunt de 2015 et une année blanche proposée pour tous les éleveurs qui en feront la demande ; en matière de cotisations sociales, la possibilité d'exclure des déclarations les revenus des années 2013 et 2014. « Autrement dit, en 2016, nous payerons enfin des cotisations qui refléteront la réalité des revenus, ou devrais-je dire, des non revenus, de 2015 ». Ainsi, le président du premier syndicat de France estime avoir été entendu du gouvernement.
Mais, il n'est pas certain que « le message d'amour » lancé par le Premier ministre aux agriculteurs les aient tous convaincu. Certains manifestent déjà leur colère, jugeant ces mesures encore insuffisantes, quand d'autres attendent de voir le détail précis de ces promesses.
I.B.